Pas vite, la mère: il aura fallu trois mois après ma première sortie seule, pendant laquelle mon doux avait gardé la petite, pour que je la laisse de nouveau entre d’autres mains: celles de ses grands-parents, cette fois. Fanny était en terrain connu: avec nos rénovations de salle de bain qui s’éternisent, nous squattons dans leur salle de bain plus souvent qu’à notre tour, alors la petite leur rend visite presque chaque jour!

Vers 9h30 lundi matin, j’ai donc laissé chez mes parents la petite, son gros sac à couches, des biberons de mon lait, de la purée pour le repas de midi, quelques recommendations d’usage… et je suis partie attaquer ma semaine des quatre jeudis, celle à laquelle je remettais le rempotage de mes fleurs d’intérieur, le lavage de gros manteaux et même un peu de magasinage pour moi (pour faire changement de l’habituel magasinage de gugusses pour bébé!)

De retour en fin d’après-midi, deux petits yeux rieurs m’ont accueillie, l’air de me lancer non pas un «enfiiiiin» angoissé comme je l’anticipais, mais plutôt un indépendant «déjà?» Dur pour l’ego d’une maman qui était jusqu’à présent le centre de son univers…

… mais en même temps, c’est un grand soulagement de voir que cette petite séparation se soit aussi bien passée, car ce sont mes parents qui la garderont quand je retournerai au travail, dans quatre mois. Je compte d’ailleurs multiplier les expériences de gardiennage chez eux d’ici là, afin que la transition se fasse aussi doucement que possible.

Toutefois, comme je n’ai jamais vraiment pu refaire un véritable stock de lait maternel après avoir dû tout jeter à cause du problème de lipase, nous avons décidé d’introduire le lait maternisé pour compléter, au besoin, les biberons de lait maternel lors des prochaines journées de gardiennage chez les grands-parents.

Le premier biberon de lait maternisé a été offert hier soir par mon doux, et Fanny l’a accueilli avec appétit. Elle a bien eu un petit regard surpris aux premières gorgées, un peu comme lorsqu’elle goûte un nouvel aliment pour la première fois, mais elle a tout bu d’une traite. Et vlan! Un autre coup pour l’ego de la maman, qui trouvait bien difficile d’assumer qu’une cacanne de lait en poudre tienne la comparaison avec sa poitrine… mais qui est surtout soulagée de voir que tout se passe aussi bien.

La petite sera plus autonome. Et moi aussi. C’est dans l’ordre des choses que ce soit ainsi. Et c’est aussi dans l’ordre des choses d’être un peu triste que ce soit ainsi…