Je me porte bien. Je le dis pour rassurer les vaillants lecteurs qui, depuis dix jours, reviennent occasionnellement voir s’il y a du neuf sur les Banlieusardises, et qui repartent bredouille. Moi, je me porte bien. C’est toute la technique qui m’entoure qui a pris deux semaines d’avance sur le célèbre mal de février! Et je ne vous parle même pas de MyDoom: mon ordi n’a pas été infecté, mais qui avec sa propriété de parader avec des adresses choisies aléatoirement dans le carnet d’une machine infectée, j’ai eu droit à d’innombrables «retour à l’envoyeur» aux plus improbables adresses @banlieusardises.com… Non, je vous jure que je ne pensais même pas à MyDoom en écrivant ceci!

Je pensais plutôt aux erreurs 500 auxquelles j’ai eu droit chez mon serveur d’hébergement Web (ce qui m’a permis de fraterniser dans son forum avec d’autres utilisateurs de Movable Type hébergés au même endroit), aux crashes sérieux et répétés qui ont rendu inutilisable mon ordinateur personnel (je peux vous dire maintenant qu’une barette mémoire était en cause, mais il aura d’abord fallu y passer trois soirs entiers pour isoler le problème, et une journée de réinstallation complète, car de multiples démarrages ont donné mal à la tête de mon disque dur), à l’acquisition le weekend dernier d’un portable aux caractéristiques impressionnantes (sur papier), qui s’est avéré être un véritable citron (le Compaq x1050) et que j’ai retourné dès le lendemain (car côté portable qui passe plus de temps chez le réparateur qu’à la maison, j’ai déjà donné!)

Je vous raconte tout ça justement pour vous entretenir de consommation, de citrons et de plaintes. Voulant exprimer ma frustration à mon doux de devoir retourner une si merveilleuse machine (à 1700$, c’était un excellent rapport qualité prix pour un centrino avec écran WXGA, si ce n’était de sa propension à s’éteindre lorsque je tapais au clavier…), il n’y avait que des phrases en anglais qui me venaient en tête, notamment que cet ordinateur était un pricey 6lb paperweight, que je ne voulais pas considérer les portables Dell, à cause de leur flimsy keyboard, que c’était le comble après une semaine stucked with a useless non-updating site, et bien d’autres encore.

J’ai alors réalisé que, dans un processus de résolution de problèmes techniques, je m’imbibe des commentaires d’usagers lus ici et là, principalement dans des forums anglophones. Et comme, dans un passé pas si lointain (soit avant l’achat de ma maison), j’étais une adoptrice précoce de mille et une technologies, j’ai eu plus que mon lot de citrons, qui m’ont permis d’acquérir un langage joliment coloré pour les qualifier.

Mise en situation où je doive à mon tour expliquer les pépins rencontrés, les mots qui me viennent à l’esprit sont ce que j’appelle désormais ces consumer sound bites: des phrases assassines, en anglais, qui offrent le double avantage de dénoncer le problème et d’exprimer son mécontentement tout à la fois. D’aileurs, je me trouve étonnamment plus convainquante lorsque je dénonce un vice de conception en anglais!

Ceci dit, je préférerais sincèrement louanger les mérites de mon prochain portable (ou, mieux, ne pas avoir à m’en soucier) plutôt que de chercher les formules les plus chocs pour m’en plaindre! Ça aurait de bonnes chances de m’arriver si je pouvais me payer celui-ci, mais à défaut de pouvoir le faire, je m’intéresse plutôt à celui-là…

Mise-à-jour: Ouch! Lu dans la section «Contactez nous» (sic) de Toshiba: Office Locations est traduit par Locations de bureau (ah, ils louent des bureaux?) et Product Inquiry par Enquête de produit (il faut être Sherlock Holmes pour poser des questions!) Si j’achète un de leur portable et que j’ai des problèmes avec, nul doute que mes consumer sound bites me seront utile ;-)