Fleurs comestibles - 3/7 - Banlieusardises
Carpaccio de boeuf aux capucines (et ode à la viande crue)
20 juillet 2006 | Martine GingrasIl y a de ces expériences qui vous ramènent quelques siècles en arrière, qui vous reconnectent avec le cro-magnon en vous… Prenez la viande crue. Et le cru en général. Le cru est brut, le cru est vrai, le cru est bon, le cru est estival.
Le cru est aussi paradoxal: on craque tout particulièrement pour lui en pleine canicule, alors qu’il est le plus difficile à conserver adéquatement sans risques de prolifération bactérienne. Mais sur nos ancêtres, nous avons un net avantage: c’est celui d’avoir inventé la glacière, qui permet d’assurer le transport sécuritaire d’un précieux filet de boeuf chassé chez notre meilleur boucher, pour le ramener dans notre caverne du 450 où nous le découperons en un délicieux carpaccio.
Second avantage: on a aussi dans notre histoire non seulement des chasseurs, mais aussi des cueilleurs, grâce à qui on peut agrémenter la viande crue de quelques verdures. En fouinant sur le Web, j’ai d’ailleurs constaté que le carpaccio classique était parsemé de roquette. En cette période de l’été, ma mienne de roquette est en fleurs et trop amère pour qu’on utilise sa feuille; j’ai donc opté pour des feuilles et des fleurs de capucine, qui ajoutent un petit peu de piquant à l’ensemble.
Bien sûr, au fil des siècles et de l’évolution, nous avons aussi appris à faire du fromage, du vinaigre, à utiliser les épices, à extraire l’huile d’olive, bref, tous ces petits détails qui aident à ce que la re-connexion du banlieusard avec le cro-magnon en lui-même ne constitue finalement pas un trop gros choc culturel ;-)
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Asperges vinaigrette aux fleurs de moutarde et de roquette
18 juillet 2006 | Martine GingrasDur, dur, dur de servir des asperges au lendemain d’une soirée chez des amis où on en a dégusté des parfaites, cuites juste à point, avec une vinaigrette qui les mettait merveilleusement en valeur… Je n’avais pourtant pas le choix, car j’en avais acheté depuis plusieurs jours, et c’est le seul légume qu’il me restait hier au frigo, à servir avec du contre-filet.
Surprise de mon doux de découvrir à la première bouchée une asperge désespérément molle en comparaison de celles dégustées la veille:
– Tu n’as pas essayé le truc de S.?
– Quel truc?
– Couper la cuisson des asperges en les plongeant dans l’eau froide…
Ah, oui! Le truc de notre hôtesse pour les garder bien croquantes. Complètement oublié, perdu dans les méandres de mes heures de sommeil manquantes… Et je n’avais même pas l’excuse d’avoir entendu ce truc quelques années plus tôt!
N’empêche, si l’on oublie leur côté molasson, elles étaient quand même bien bonnes, avec cette vinaigrette à la moutarde, et parsemées de fleurs de moutarde et de roquette…
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Limonade maison à l’eau de rose et à la menthe
9 juillet 2006 | Martine GingrasAvouez qu’à la première lecture, vous avez lu limonade rose, ayant en tête ce grand classique estival, hmm? Et pourtant non! Ma limonade n’a pas la couleur de la rose, mais son arôme unique, ainsi que quelques pétales figés dans des glaçons ajoutés au dernier moment dans le pichet.
Il a fallu faire quelques tests pour en arriver à un bon dosage des saveurs, car le goût de l’eau de rose est puissant… et peut carrément être écoeurant! Je vais même avouer que, dans une des premières versions où je l’avais vraiment trop peu dilué, j’ai eu l’impression de boire un grand verre d’eau de toilette de ma grand-mère. Mais soyez sans crainte: la version que voici a été testée et approuvée non seulement par mon testeur habituel, mais aussi par deux invités, incluant une femme enceinte. Si elle a pu le supporter, et même en redemander plutôt trois fois qu’une, imaginez vous ;-)
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Nouilles aux courgettes et aux fleurs
17 juin 2006 | Martine GingrasJe n’avais encore fleuri aucun repas depuis le retour des beaux jours! Les choses sont rentrées dans l’ordre pas plus tard qu’hier, quand passant sous ma tonnelle et voyant le chèvrefeuille toutes fleurs ouvertes, je me suis souvenue avoir lu qu’elles étaient comestibles… ce qu’une recherche rapide sur le Web m’a confirmée.
J’ai donc improvisé une petite dégustation de la fleur: l’extrémité ouverte a une saveur insipide qui rappelle celle d’une fleur de hosta, mais le tube porte bien son nom anglais (honeysuckle): il a un goût très franc de miel. Miam, miam, miam! J’en ai parsemé des plats le soir-même.
C’est ce matin seulement que j’ai approfondi mes recherches sur la fleur du chèvrefeuille. Et puis oups… j’apprends que certaines variétés portent des fleurs comestibles (notamment Lonicera japonica), et d’autres non. En outre, le reste de la plante (fruits, feuilles) est généralement toxique, alors attention!
Mon chèvrefeuille grimpant (Lonicera x heckrottii ‘Gold Flame’) n’est ni dans la liste des comestibles, ni dans celle des toxiques, et nous n’avons subi aucun effet secondaire, mais quand même, ce n’était pas l’idée du siècle d’approfondir les recherches après la dégustation plutôt qu’avant. Et après ça, on dira que la vie de banlieue n’était pas trépidante, risquée et dangereuse! ;-)
Au lendemain de ce délicieux repas, ma fille n’est pas orpheline, mais je réalise bien que j’ai pris un risque à mon insu. Alors à défaut d’être bien certain de la nature comestible des fleurs de votre chèvrefeuille (ou d’avoir de bonnes assurances), mieux vaudrait préférer une autre fleur pour décorer ce plat. La monarde, par exemple, serait tout indiquée!
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Beurre aux deux roses
1 juillet 2005 | Martine GingrasSuivant la tradition familiale, je continue de préparer mon beurre à la ciboulette maison au tout début de la saison de jardinage, lorsque la ciboulette est à son meilleur. Je me promets depuis longtemps de renouveller la recette en utilisant la fleur de ciboulette, mais ce sera pour l’an prochain, car j’ai manqué de temps pendant la floraison…
Je ne m’empêche pas de baratter du beurre pour autant! J’en prépare du nature, aux fines herbes, aux fleurs comestibles… Justement, les quelques rosiers que j’ai sur le terrain sont en pleine floraison, et en goûtant quelques pétales ici et là, je me suis dit qu’il y avait de quoi occuper ma fin d’après-midi…
J’ai donc choisi quatre belles fleurs fraîchement ouvertes, trois rose foncé et une jaune, dont j’ai nettoyé et haché les pétales… Histoire d’insister sur la couleur de la rose, j’ai utilisé dans mon beurre du sel rose de l’Himalaya plutôt que du sel de mer, mais bien honnêtement, la couleur est surtout partie avec le babeurre lors de la séparation de la crème. Pas grave, du babeurre rose, c’est bien joli aussi :)
Bien que la saveur de la rose soit un peu trop subtile pour ressortir dans un beurre, le résultat est vraiment magnifique! Ça promet d’être joli, sur la table, lors d’un brunch avec des amis ce week-end…
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Hémérocalles farcies à la mousse de crevettes
18 août 2004 | Martine GingrasÀ peine revenue d’une escapade en Gaspésie hier soir, j’ai été prise d’un petit vertige en faisant la relève de mon courriel et en écoutant mes messages téléphoniques: on me conviait pour le surlendemain à partager ma passion pour les … Suite