douche - Banlieusardises
Une douche! J’ai pris une douche!
14 novembre 2006 | Martine GingrasVous tous qui pouvez, chaque matin, d’un tour de robinet, activer un jet d’eau chaude qui déferle, qui vous défrippe les plis d’oreillers des joues, qui ravive vos muscles encore endormis, qui vous lave, qui vous rince, qui vous fait briller comme une piastre neuve, vous tous, est-ce que vous réalisez votre chance? Je dis «vous tous», mais évidemment, je réalise que pas mal de gens dans le monde n’ont pas accès à une douche d’eau chaude, ni même à une douche tout court, mais ils n’ont probablement pas non plus accès à Internet et ne sont donc pas en train de me lire. Alors quand je dis «vous tous», c’est vous, là, là, de l’autre côté de l’écran et qui, à part peut-être Julie de Comme chez Rona, profitez d’un certain confort au quotidien.
Il y a de ces acquis auxquels on ne fait plus attention, jusqu’au jour où on n’y a plus accès. Un exemple, donc, choisi pas totalement au hasard: la salle de bain. Et, entre autres choses qu’on y utilise sans réaliser la chance qu’on a: la DOUCHE.
Par un beau matin du mois d’août 2005, la nôtre a été démolie par un rénovateur dont l’enthousiasme et le professionnalisme n’avaient d’égal que le manque de temps. Les rénovations devaient durer moins d’un mois.
J’ai exprimé, avec autant d’humour que je le pouvais, ma frustration en constatant que nous avions dépassé le délai à la mi-septembre 2005 (a posteriori, en relisant ce billet, je ne sais pas si c’est ma naïveté ou mon impatience qui me frappe le plus). Pendant cette période, prendre une douche impliquait de sauter dans la voiture, et d’aller chez mes parents dans la ville voisine. Période qui a duré trois mois, mais qui m’en a paru au moins le double.
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