Un CV un peu particulier…
J’ai bien aimé l’idée des singeries proposées par Martine et Blork récemment, mais je n’ai pas eu le temps de respecter la date de tombée! Même à retardement, je n’arriverai pas à trouver le temps de «singer» les autres dans leur exhaustivité, mais bon… tout de même… voici une liste plus ou moins partielle des emplois que j’ai occupés ces dernières années…
Cueilleuse de fraises vertes
Faits d’armes: Très peu performante, j’ai quitté lorsqu’on m’a demandé de m’en tenir aux rouges, car cette nécessité (que, théoriquement, je comprends aisément) me rendait malheureusement déficitaire.
Clown syndicaliste dans un parc thématique pour enfants
Faits d’armes: Les caissières et les clowns ont fait front commun pour revendiquer le droit de sortir luncher à l’extérieur de l’enceinte du parc, rien de moins. Nous l’avons finalement obtenu sans devoir faire appel aux centrales syndicales.
Journaliste aux Jeux du Québec
Faits d’armes: Avec ma carte de presse au cou, j’obtenais pour la première fois de ma vie quelque chose de mieux qu’une médaille de participation à un événement sportif!
Étudiante révolutionnaire et méchante sorcière
Faits d’armes: Ce n’était pas tout à fait un emploi, mais plutôt une activité parascolaire: je me passionnait pour le théâtre et j’ai joué dans plusieurs comédies (tragédies?) musicales à l’époque du secondaire. J’ai ainsi joué la méchante sorcière dans Émilie Jolie pour les zenfants, puis plusieurs étudiants révolutionnaires dans les Misérables. Plusieurs? Eh oui! Combeferre étant malade, je me suis retrouvée à entonner à la fois ses lignes et celles de Courfeyras…
Surnuméraire et superhéroïne à la bibliothèque du cégep
Faits d’armes: Alors qu’à l’origine, les surnuméraires devaient se laisser mutuellement des notes purement utilitaires pour s’informer de l’endroit où en était la lecture des rayons ou le classement des livres, nous avons peu à peu joint l’utile à l’agréable en tapissant les murs de longues tirades délirantes, signées de noms de superhéros. Était-je soupçonnée d’avoir enrôlé mes collègues dans mes folleries (air innocent)? Toujours est-il qu’un matin, j’ai été accueillie au boulot par cet avis de recherche, que j’ai toujours conservé dans mes classeurs!
Poor lonesome étudiante en journalisme a long long way from her expertise
Faits d’armes: C’était un très très beau projet d’un département de santé communautaire pour faire une vidéo sur le port du casque à vélo. Ils ont choisi trois étudiants en communications de disciplines variées: l’un venait du cinéma, un autre de la télé, et moi, du journalisme. Vous vous demandez ce que je venais faire là? J’avais la même réaction, et les deux gars aussi. Le premier été fut consacré à la scénarisation et la recherche de financement; l’été suivant, nous tournions! La vidéo a obtenu le prix spécial du jury du festival des vidéos santé… et l’équipe m’a affirmé que ma gestion minutieuse du projet méritait que réfléchisse sérieusement à me réorienter pour que d’autres productions en profitent. J’ai pris le compliment… et suis retournée étudier en journalisme! Mais cette expérience m’a été fort utile pour gérer des charges de projets multimédias.
Stagiaire destructrice aux communications
Faits d’armes: J’ai tué un Macintosh en mon absence (je l’ai fermé le vendredi et tout allait bien; à mon retour le lundi, il a expiré en jouant une gamme de harpe). J’ai terminé l’été en télétravail, faute d’avoir un nouveau Mac pour terminer la mise en page des documents.
Reporter radio à la lame de rasoir affûtée
Faits d’armes: Comme plusieurs autres étudiants des profils radio ou journalisme du bacc’ en comm’, je suis passée par l’émission C’est arrivé près de chez vous… à CIBL. Avec un tel titre (qui évoque le titre d’un film pas très jojo), on se demande encore pourquoi ils nous laissaient passer des nuits à monter nos reportages à la lame de rasoir…
Assistante de recherche biographe
Faits d’armes: J’ai traîné beaucoup plus souvent que nécessaire (c’était si beau!) à l’ancienne résidence de Lionel Groulx, où ma comparse et moi devions retracer l’aspect journalistique de la vie d’André Laurendeau. Mon vieux CV indique que l’ouvrage était à paraître… j’imagine qu’après 10 ans, on peut remplacer par à disparaître?
Agente d’information debabelizatrice et rasterizée
Faits d’armes: À l’époque, Internet était essentiellement considéré comme un réseau informatique plutôt qu’un outil de communication, de sorte que les hautes instances universitaires ne se souciaient pas trop de l’image de marque qui y était véhiculée. C’était une époque bénie où on pouvait expérimenter avec tous les filtres de Photoshop et même mettre des textures de fond d’écran. Oui, je prends le blame de nombreux «drop shadows», de «glows», du super effet de page tournée translucide et d’un certain fond d’écran de papier parchemin qu’il y a eu sur le site de l’université…
Chroniqueure techno
Faits d’armes: Mon projet de maîtrise disait alors que je m’intéressait aux intimes relations entre culture, société et technologie. Mes chroniques au Voir étaient une manière comme une autre de vulgariser ma maîtrise à mes amis!
Assistante de recherche interactrice
Faits d’armes: Alors que tout un chacun dissertait de la convergence des technologies, j’ai participé à un groupe de recherche creusant plutôt du côté de la convergence des usages Internet/télé.
Chroniqueure techno (bis) à la radio
Faits d’armes: Mon projet de doctorat disait alors que je m’intéressait (encore) aux intimes relations entre culture, société et technologie. Mes chroniques à Cl@ir et Net étaient une manière comme une autre de vulgariser mon doctorat à mes amis!
Chercheure pigiste
Faits d’armes: Après mûre réflexion, j’ai décidé de mettre le doctorat de côté pour aller mettre les théories en pratique sur le marché du travail. Par un heureux hasard, on m’a alors proposé coup sur coup plusieurs beaux projets de recherche et de consultation, qui ont constitué une transition parfaite: de la recherche universitaire à la recherche appliquée à… l’appliqué!
Chargée de projets défunts
Faits d’armes: Arrivée chez un éditeur Internet au plus fort de la bulle, j’ai piloté un beau projet jusqu’au moment où, tombant en parachute, j’ai vu s’écraser les derniers vestiges du tout-gratuit… Je crois que c’est juste après que j’ai finalement jeté le petit autocollant «utopiste, debout» qui traînait dans ma saccoche depuis le baccalauréat…
Entrepreneure post-bulle
Faits d’armes: Avec deux comparses, j’ai participé au démarrage d’une startup dans un sous-sol et ce après l’éclatement de la bulle Internet! Bon, bon, bon… où l’ai-je mis, cet autocollant utopiste, déjà? ;-)
J’en passe quelques unes (et des meilleures, comme le veut la maxime!) Mais déjà, je suis stupéfaite de voir quelque chose comme un fil conducteur qui ne m’apparaît pas toujours aussi clairement quand je réfléchis à mon cheminement. C’est un exercice qui amène aussi à se souvenir non pas seulement des actions, mais des gens qui les ont entourées, ainsi que de leur importance dans notre parcours. Bien sûr, j’ai surtout fait ressortir ici le côté loufoque de mes emplois, mais ce qui me reste en tête à moi, c’est à quel point j’ai été privilégié de vivre tout cela, et de le vivre comme cela.
J’ai déjà hâte aux prochaines singeries…