«Faut vouloir…» Voilà tout ce que j’ai eu en tête en revoyant en photo comment je protégeais mon potager des premiers gels nocturnes les années passées.

Les grands vents des derniers jours avaient couché plusieurs plants. Le potager était dans un état délabré. Tout remettre d’aplomb en sachant pertinemment qu’il faudrait en plus déplier de grandes toiles le soir, et les replier au petit matin, tout ça pour quoi? Donner le temps à tout au plus une dizaine de tomates de rougir? Vraiment, faut vouloir…

C’est le mantra que me suis répété en récoltant mes tomates encore vertes, en arrachant les plants, en envoyant les premières dans un grand bac, et les seconds au compost. Je devais avoir l’air d’un grand général qui oblige l’armée à se replier avant même que l’ennemi se soit pointé sur le champ de bataille…

Au lendemain des travaux, il ne reste plus au potager que la tomate petit moineau (le plant est si touffu qu’il protège lui-même ses fruits du gel, et j’en récolte habituellement jusqu’à la fin octobre), quatre plants portant des aubergines quasiment mûres, des fines herbes, de la bette à carde, quelques capucines, des oeillets d’inde et un tuyau suintant, désormais inutile, qui serpente comme pour souligner le grand vide qui règne.

Non, cette année je n’aurai pas la fierté d’avoir vaillamment combattu les premiers gels, ni le souvenir d’une dernière tomate du potager croquée à la mi-octobre, ou même plus tard.

En revanche, j’aurai en masse de ketchup vert pour passer l’hiver!