Un vague projet

Lorsque nous avons acheté notre maison en mai 2001, nous avions un vague projet de remise à neuf de la cuisine. Nous pensions alors réaménager minimalement l’espace pour avoir plus de surfaces de travail près de l’évier, changer le prélart pour un plancher de céramique, mais conserver les armoires de bois existantes.

Nous avons alors fait appel à un architecte recommandé par une amie, qu’on a chargé d’évaluer la situation et de proposer un plan de rénovation. Grâce à ses plans, nous avons réalisé que si la cuisine originale semblait petite et désorganisée, c’était en grande partie à cause d’une division qui séparait un petit comptoir à lunch du couloir
menant aux chambres (voir ci-haut). Ce couloir, qui ne recevait aucune lumière, était par ailleurs plutôt lugubre.

Après s’être arraché les cheveux pendant quelques jours, l’architecte nous a proposé trois plans, dont l’un semblait particulièrement ergonomique et attrayant. Devant notre enthousiasme, il a ensuite développé dans cette direction pour nous concevoir une cuisine de rêve.

L’ergonomie avant l’économie

Première excellente suggestion de l’architecte: abattre la division et installer de la céramique dans une partie du couloir, ce qui avait le double avantage d’agrandir la cuisine, tout en éclairant le bout de couloir restant.

Ce stratagème permettait en outre de dégager suffisamment d’espace au centre de la cuisine pour y placer un îlot, avec une plaque au gaz (mon rêve) et beaucoup d’espace de rangement et de surfaces de part et d’autre, pour poser les plats et monter les assiettes.

Ensuite, il interchangeait le lave-vaisselle (alors à côté du réfrigérateur) et le four (alors à côté du lavabo), dégageant ainsi un très large et pratique espace de travail à côté de l’évier. Les ronds se trouvant désormais sur l’îlot, il devenait alors possible d’encastrer le four et le micro-ondes l’un sous l’autre, ce qui était à la fois plus logique et esthétique. Il nous proposait enfin d’agrandir la transition vers la salle à manger, qui était de la largeur d’une porte, afin de laisser toujours plus de lumière pénétrer dans la cuisine.

Plans à l’appui, nous réalisions qu’une remise à neuf "timide" nous coûterait quand même quelques milliers de dollars, sans pour autant nous convenir à long terme. En plus, nous trouvions problématique de devoir acheter nos électro-ménagers (nous partions de zéro) en fonction
de la cuisine plutôt qu’à partir de nos besoins. Par exemple, nous
tenions à avoir des ronds au gaz professionnels, et préférions un four à convection séparé; la cuisine d’origine obligeait à avoir un four "tout en un". Bref, après mûre réflexion et beaucoup de calculs et de planification budgétaire, nous avons décidé
d’investir dans un véritable projet de rénovation de cuisine.

Une tuile!

C’est alors qu’est survenue une tuile. Non pas de celles "qui nous tombent dessus", mais plutôt de celles sur lesquelles on tombe par un heureux hasard.

Le projet de rénovation de cuisine était encore vague, et toutes les options étaient à considérer dans le choix des matériaux, des couleurs, des agencements… Nous rêvions d’ardoise, mais ne voulions pas l’envisager, préférant
aller vers la facilité d’entretien d’une céramique de qualité. En feuilletant un magazine de décoration, nous sommes tombés sur le meilleur des deux mondes: une céramique imitant l’ardoise! Elle existait dans les tons d’orangé, de beige, de noir et de vert-de-gris (et c’est pour ce dernier que nous avons craqué). Cette
tuile a été le premier élément que nous avons traîné partout avec nous pour inspirer nos choix.

Le chic du "shaker"

Nous avons ensuite contacté, encore sur la recommandation d’une amie, un ébéniste pour construire des armoires de bois franc sur mesure.

Le style "shaker" nous plaisait bien, à la fois à cause de son côté dénudé et économique. Pourquoi économique? Bien que les contours des portes
soient en bois plein, l’intérieur n’est qu’un panneau, ce qui coûte
beaucoup moins cher à produire. Toutefois, une amie qui avait opté pour le style shaker nous expliqua que les arrêtes très droites étaient un véritable calvaire à nettoyer. En outre, nous craignions d’avoir, dans quelques années, une cuisine "datée", trop empreinte d’un effet de mode(le style shaker est décidément très populaire).

Inspirés par une photo de magazine, nous avons donc demandé à l’ébéniste d’adapter le style original en ajoutant une moulure à l’intérieur et à l’extérieur du contour de la porte, brisant ainsi les lignes droites.

À partir de nos demandes, l’ébéniste nous a fait choisir des moulures, une couleur de comptoir (ô joie! nous avons trouvé un fini s’apparentant de très près à notre céramique!), des poignées… puis sa talentueuse épouse a dessiné la cuisine en tenant compte de nos choix et des plans de l’architecte.

Nous avons approuvé les plans, puis rencontré le peintre de l’ébéniste pour choisir une teinte d’armoires (toujours dans des teintes de roux, mais beaucoup plus pâles que les anciennes), puis la production s’est mise en branle.

Les rénovations

Enfin, nous avons contacté un entrepreneur général pour planifier les étapes de rénovation, qui nécessitaient la démolition des murs, la pose de la céramique, la relocalisation d’un chauffe-eau, et bien d’autres choses encore.

Tout au long des travaux, nous avions aménagé une cuisine de fortune au sous-sol. Nous utilisions un vieux réfrigérateur laissé par l’ancien proprio, deux ronds de poêle électriques prêtés par notre ex-voisin… et avons mangé plus souvent qu’à notre tour à la Piazzetta
du coin ;-)

Nous avons décollé nous-mêmes la tapisserie, éradiqué les moisissures, enlevé les armoires… tout ça non seulement pour économiser du temps de
l’entrepreneur, mais aussi parce que nous avions envie qu’il y ait "un p’tit
peu de nous autres" dans la cuisine… et puis parce que ça défoule!

Une fois que tout a été enlevé, la petite cuisine semblait soudain bien grande… mais ça n’a duré que quelques jours! Peu à peu, la céramique est apparue, puis les armoires, puis nous avons peinturé les murs et enfin, les électros (en inox, oui, monsieur!) ont été
mis en place.

Évidemment, avant, pendant et après les rénovations, il fallait prendre mille et une décisions: du lavabo aux interrupteurs, en passant par la robinetterie et les luminaires encastrés… Tout, tout, TOUT a fait l’objet de longues réflexions, comparaisons et discussions, ce qui peut sembler aride à certains, mais pas à nous! Prendre quelques heures pour choisir, c’est s’assurer de ne pas avoir de regrets quant à un choix trop vite fait six mois plus tard!

Résultat? Eh bien voyez par vous-même avec cette comparaison avant/après:

Avant (espace de type "comptoir à lunch" inutile pour nous, avec division au centre de la cuisine)	Esquisse (dessin de l’ébéniste à partir des plans proposés par l’architecte)
	Après (la pièce est beaucoup plus vaste et éclairée… et c’est vraiment SUUUUUUUUUUUUUUPERBE :-))

Après plusieurs mois d’utilisation, je peux dire que nous n’avons vraiment aucun regret quant aux investissement et aux choix que nous avons faits. Je popote jour après jour dans la cuisine de mes rêves, rien de moins! C’en est même un plaisir que d’économiser sur les dépenses de restaurant ;-) Pour out vous dire, même si j’avais eu le double de budget, je ne crois pas
que j’aurais fait les choses différemment!
Tenez, je termine avec
une prise de vue générale et je vous laisse encore un peu la contempler… et moi, je vous quitte! Je vais en profiter!