Prête, pas prête… j’allaite!
Une semaine déjà! Le retour à la maison s’est bien déroulé, et toute la petite famille s’habitue peu à peu à cette nouvelle vie… quoi que «s’habituer» soit un terme difficilement appliquable à un quotidien qui s’établit en fonction des demandes aléatoires d’une petite bouche affamée!
Pendant plusieurs jours, j’ai repoussé le moment de sortir, histoire de réapprendre d’abord à marcher normalement, mais surtout, de laisser le temps à Fanny et moi de nous apprivoiser en privé avant de nous balader publiquement. Mon doux et mes parents se sont donc chargés d’aller chasser les produits dont j’avais besoin, et se proposaient de continuer ainsi encore quelques temps.
Je me serais bien laissée gâter ainsi Ad vitam aeternam, repoussant le moment fatidique de la première sortie, si ce n’était de la nécessité de me trouver un nouveau soutien-gorge d’allaitement. Décidément, j’allais devoir être présente pour cet achat…
Dimanche, mon doux et moi avons établi un plan de match: nous avons établi une liste précise des achats à faire en ma présence, préparé le sac à couches, un petit manteau, le siège d’auto, puis nous avons attendu que la petite revendique un boire, l’idée étant d’allaiter juste avant de partir pour éviter à maman de devoir allaiter à l’extérieur.
Tout le début du plan s’est merveilleusement bien déroulé, et quelques heures plus tard, nous déambulions dans des rayons pour régler ces quelques achats. Alors que j’essayais quelques modèles et que j’hésitais entre deux grandeurs, un grand cri a retenti: oooooooooouuuuuuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin!!! Un petit être s’apparentant plus à la tomate qu’à mon enfant, tout rouge, faisait ainsi savoir qu’il avait chaud, qu’il avait soif, et qu’il en avait ras-le-bol du magasinage.
Paniquée, j’ai voulu tout abandonner sur place sans rien acheter et retourner illico à la maison. «Tu ne veux pas qu’on trouve la salle d’allaitement et qu’on continue tranquillement ensuite?» Ayayaye. Nonnononononononon. Maman pas prête. Et si quelqu’un me voyait? Impression que le monde entier savait mieux que moi comment allaiter. Crainte de passer pour une mère incompétente si je ne réussissais pas du premier coup la prise de la madone inversée ou celle du ballon de football. Bref, je n’étais pas rendue là…
Mais les cris se faisant toujours plus pressants et stridents, l’impensable s’est imposé comme une nécessité: prête, pas prête, j’allaite, et viiiite! Alors que je pensais devoir errer longuement dans les couloirs du centre commercial à la recherche de la salle d’allaitement, les vendeuses du grand magasin où nous nous trouvions (Sears, pour ne pas le nommer) m’ont appris qu’il y avait une petite salle toute tranquille et intime sur place à ma disposition!
En moins de deux, la petite et moi étions installées comme deux pros qui avaient fait ça toute leur vie (remarquez, c’est précisément le cas de l’une d’entre nous). La tomate est passée du rouge au rose, maman a déstressé et papa est reparti à la chasse aux derniers items de la liste.
À son retour, Fanny était repue et maman rassurée sur sa capacité d’assumer son rôle de mère hors des quatre murs de la maison. Ce qui ne nous a pas empêchés de payer rapido presto pour y revenir au plus tôt!
-
Bravo Martine, le premier allaitement à l’extérieur est le pire. Après cette étape, les sorties seront très facile avec ton ange, un grand foulard sur l’épaule au resto, et bingo!
-
Ouh la la, moi qui pensais que le suspense prendrait fin avec la naissance… Ce n’etait que le debut ! Felicitations Martine ! On attend les recettes de bebe avec impatience :-)
-
Je me suis tellement reconnue dans cette anecdote. Je me vois encore entrain de pousser dans le c.. de mon chum pour qu’on décolle au plus vite après la téteé. C’était 1h30 top chrono. Évidemment, fallait tout faire pour éviter la tétée publique. Courir, bousculer, tous les coups étaient permis. Je dirais que je me suis calmée vers 5 mois, comme quoi il y a de l’espoir pour tout le monde!
Allaiter vaut tous les sacrifices et les stress.
-
On se reconnait dans ce que tu écris, mais c’est fou comme on oublie ce genre de détails, dans ma tête, j’ai jamais eu d’interrogations, de craintes ou encore de malaise à allaiter, mais en te relisant, je me revois avec ma première trop orgeuilleuse et timide pour même appeler à l’aide une pro de l’allaitement….Par chance on prend vite confiance en ce que l’on fait et en nos capacités.
Très émouvant de te relire dans ton nouveau quotidien!
-
Arrête Martine, tu me fais toujours pleurer ces jours-ci. Mais après les larmes de joie, les larmes d’émotion, cette fois-ci, ce sont les larmes de rire. Tu racontes tellement bien ce par quoi nous sommes toutes passées. C’est génial.
Et la comparaison avec la tomate, non seulement c’est drôle mais tellement vrai. -
J’appuie Mijo, c’est vrai que tu as une belle plume ! Tes récit sont toujours très imagés : j’adooore !!!
Dis donc, une seule chose me surprends dans ton histoire: le fait que tu n’aies pas tout acheté avant la naissance de Fanny ;-)
On pourra dire q
-
Euh…oups ! J’ai accroché un piton de clavier en écrivant mon message précédent…il s’est posté tout seul un peu trop tôt.
-
Moi, j’ai cinq enfants, que j’ai allaités. Plus ou moins longtemps. Je suis en France et je n’ai jamais hésité à faire têter mes loupiots là où ils le voulaient. Je n’ai jamais senti un regard hostile. Parfois amusé. Mais c’est tout. C’est chouette qu’il y ait des pièces pour l’allaitement dans vos centres commerciaux.
J’ai découvert votre site il y a quelques semaines et vous avez l’air heureux. C’est délicieux à lire. J’aime que les gens soient heureux. En plus vous avez fait un bébé. Félicitations. Longue et heureuse vie à Fanny!
Enfin, je dois dire que le fait que vous habitiez à Montréal m’attire beaucoup, parce que mon enfance a été bercée par Gilles Vigneault. Robert Charlebois, Claude Léveillée et d’autres m’ont parlé du Québec dans un Français si riche et si joli. Alors, longue vie aux banlieusardises.
À bientôt peut-être. -
Bonjour Martine
Que je te trouve chanceeeeuuuuse! J’ai tellement aimé allaiter mes deux fils, je recommencerais n’importe quand!! Je me souviens que je lisais partout que le sevrage était un moment qui pouvait être difficile pour le bébé, en fait je crois que ça a été pire pour moi que pour eux (ils avaient tous les deux presqu’un an, et se sont sevrés d’eux-mêmes… ils avaient bien d’autres intérêts dans leur petite vie que de téter, semble-t-il…).
Ca passe si vite, continue d’en profiter! -
Allo Martine! ( et allo à Fanny qui ne doit pas être bien loin!)
Tu m’as fait sourire avec tes aventures bien imagées! quelle plume! ;-)
Merci de partager ça avec nous!
-
Ah! L’allaitement en public! Ca doit être dû à mon grand âge, mais je n’ai jamais eu aucune pudeur quant à l’allaitement en public. Même devant les collègues masculins du bureau, je ne me suis jamais sentie mal à l’aise, c’est comme si le déclic s’était fait dans ma tête que mes seins n’étaient plus objet de oonvoitise *si ce n’est que pour la bouche affamée et exigente de ma fille*… J’ai allaité 13 mois sans aucun problème, mais j’avoue que j’avais plus de problèmes d’image à allaiter ma puce qui marchait que lorsqu’elle était un nourrisson. Bizarre, comment on perçoit les choses… M’enfin!
Je te trouve par contre très chanceuse: de plus en plus, les centres commerciaux ont compris qu’une jolie salle d’allaitement était non seulement un petit plus, mais un must!
Laurence veut voir la photo de bébé Fanny tous les matins, et a bien hâte de lui faire des bisoux « sur les joues, hein, maman »*…
Je vous embrasse tous les trois!
-
Petite fée du clavier par la joliesse de ta « plume » tu réveilles en moi de merveilleux souvenirs. Merci Martine.
-
Tu verras, bientôt le fait d’allaiter en public ne t’embêtera plus du tout (j’ai déjà allaité en plein McDo sans que cela ne choque personne, et je n’avais même pas de petite couverture pour cacher ce sein qu’on ne saurait voir de toute façon, à moins d’être vraiment vicieux!), et tu pourras amener Bébé où bon te semble! Même allaiter devant mes oncles ne me gêne plus (on ne peut pas nécessairement en dire autant d’eux, cependant!). Avant d’être un symbole sexuel, les seins sont d’abord et avant tout conçus pour nourrir nos enfants… La nature est bien faite.
-
Certaines semblent avoir compris, à tort, que j’avais quelque pudeur à montrer le sein hors de chez moi… Ce n’est vraiment pas de cela qu’il est question :-)
Ma mère me rappelait récemment que, petite, j’enrageais de devoir « apprendre » avant de « faire »: « je ne veux pas apprendre à lire, je veux LIRE! » Je crois que c’est un peu la même chose: l’allaitement est un apprentissage, à deux qui plus est… Dans mon esprit tordu, être vue en train d' »apprendre », c’est pire qu’être vue en train de « faire »! À chacune sa pudeur ;-)
Mais la première sortie s’était merveilleusement bien passé, les prochaines ne tarderont pas, croyez moi…
-
C’est tout à fait ça Martine. Je ne pensais pas à mon sein quand j’ai donné mes premières représentaions publiques mais bien aux critiques dans le journal du lendemain…
-
Félicitation martine pour ta belle petite. Il y a longtemps que je ne suis pas venue sur ce site par manque de temps et voilà que je constate que j’en ai manqué un grand bout. J’ai lu avec plaisir ton récit du centre d’achat. Cela ma fait revivre plein de beaux souvenirs. Imagine qu’au centre d’achat de terrebonne il n’y a pas de salon pour allaiter. Alors je me suis retrouver aux toilettes car je ne pouvais pas m’imaginer allaiter en plein centre d’achat. C’est moi qui avais l’air d’une tomate je te jure… Moi aussi au début, j’avais peur d’être jugée incompétente comme maman surtout face à l’allaitement. Mais t’inquiète pas on apprend vite à s’assumer et à se faire confiance .. bye bye Terrebonnienne
-
C’est ma première visite sur ce blog et je le trouve merveilleux! J’y reviendrai!
J’ai allaité Camila pendant 10 mois et j’aurais continué encore des mois si elle n’avait pas choisit d’arrêter! HÉ oui, c’est elle qui a donné le mot d’ordre et maman a dû sevrer!
Continue d’allaiter en public, maintenant tu as de l’expérience! J’ai allaité partout, sans me préoccuper des « qu’en diras-t-on », du Québec en passant par le Honduras et jusqu’au Maroc! C’est une des plus belles expérience de ma vie!
Bonne route à vous trois!
-
J’oubliais! Je ne vois aucun billet sur votre choix de couches…. Avez-vous pensé aux couches de coton? Nous les utilisons depuis la naissance de Camila et sommes enchantés! J’ai même écrit un billet à ce sujet hier, voici le lien.
amitiés,
-
Je suis aussi aux couches de coton (les Indispensables/Indisposables), mais il y a eu des interventions d’une telle qualité sur le sujet dans le forum que je n’ai pas grand chose à ajouter sur les Banlieusardises :-)
Commentaires