Étêter les plants de tomate indéterminés ou s’entêter et les laisser pousser? Telle est la question la plus troublante qui me turlupine ces jours-ci. Après le stress entourant la période des semis (où chaque jour, mon coeur battait la chamade à l’heure de vérifier que toutes les pousses étaient en santé), la frousse de l’acclimation (ce vent qui souffle allait-il laisser mes jeunes pousses intactes?) et les craintes liées à la mise en terre (prendra-t-y, prendra-t-y pas?), l’étêtage est une question que je me permets d’aborder de manière plus philosophique et sans presse (on n’est pas à la Bastille, ici!), soupesant les arguments des uns pour étêter (permettre au plant de concentrer son énergie sur cinq grappes de fleurs afin d’obtenir de plus gros fruits), ainsi que ceux des autres pour laisser pousser (avoir plus de fruits – et la question de la limitation de la grosseur ne serait apparemment pas démontrée).

Alors, étêtera ou étêtera pas? Bah… Je reste à l’affût des débats entourant la question dans mon forum horticole favori, mais bien sincèrement, je pense que mes plants ont le temps de pousser longtemps avant que consensus soit atteint. De toute façon, la grosseur finale ne me préoccupe pas tellement: j’étais si peu sûre de moi au moment de faire des semis, que de simplement avoir des fruits m’apparaît comme un exploit!

D’ailleurs, voici une rapide tournée des plus jolis spécimens (encore verts) qui pendouillent au bout de leur branche ces jours-ci:

Reçue de Manon, celle-ci est la Petite moineau, une semence du patrimoine, que j’ai installée dans un tipi suivant les judicieux conseils de la marraine. C’est que, voyez-vous, elle a beau être petite (de la grosseur d’une groseille!), la Petite moineau prend de la place pour quatre! Le tipi permet de la contrôler un peu…

Ci-contre, la tomate Opalka (ou Opalska), qui est l’une de celles que j’ai particulièrement hâte de goûter. En effet, selon son parrain Michel, elle serait «sublime, sucrée, excellente pour la cuisson». Comment ne pas être alléchée?

Du même donateur, voici la Ceylon (une variété de type «bifteck»), qui avec ses formes uniques est décidément la plus belle du potager à l’heure actuelle.

Celle-ci a été commandée chez Horticlub. C’est la poire jaune à petit fruit, que je trouve mignonne comme tout. Il y a quelques jours, lorsque les fruits commençaient tout juste à poindre, on aurait dit des gouttes d’eau perlant au bout des grappes. Maintenant, la forme de poire est bien définie!

Voici enfin l’Italienne noire, gracieuseté de Manon. La forme est superbe, et je trépigne déjà à l’idée d’en voir bientôt la surprenante couleur!

Ce n’est là qu’une moitié de la collection qui, pour l’instant, pousse sans entrave et ne sait pas que je fomente des plans d’étêtage. Il serait de toute façon bien inutile de les alarmer: plus je les regarde, et moins je me sens l’âme de tous les passer à la guillotine…