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Mon jardin? Notre jardin!

Mon jardin? Notre jardin!
Martine Gingras

Jardiner me rend zen. Les mains plongées dans la terre, je plonge dans mes pensées. Un peu comme lorsque je cuisine, la concentration exigée par cette activité a quelque chose de thérapeutique: çaaaa meeeee déteeeeeend. Tout plein. Entre le temps que je mets dans les plates-bandes et celui passée le nez dans les casseroles, je ne ressens aucun besoin d’aller au spa!

La détente passe aussi par la solitude: même si j’aime initier les enfants au jardinage (qui devient alors une activité familiale), c’est en solo que je suis le plus à l’aise au jardin. En solo, donc, mais je ne me sens pas seule pour autant, car mon jardin est habité. Et je ne vous parle pas de marmottes, de crapauds ou de nains de jardin…

Quand je jardine, je pense à tous ceux par qui ce jardin est arrivé…

À ma mère d’abord, qui a divisé quantité de vivaces pour m’aider à le garnir: des hostas (que je place en bordure de mes allées, comme elle le faisait sur le terrain où j’ai grandi), des héliopsis (qu’elle tenait elle-même de sa mère), des hémérocalles de toutes les couleurs, plusieurs variétés de lilas (avec chacun son histoire), mille et uns couvre-sols et tant d’autres choses encore.

À ma belle-maman, qui nous a approvisionnés en fines herbes vivaces (incluant un estragon savoureux qui fait bien des heureux).

Aux amis virtuels et réels avec qui j’ai échangé des semences ou des pousses: à Jasmine-qui-est-au-jardin (grâce à qui j’essaie enfin cette année le concombre citron), à ma marraine de folles tomates Manon, à l’homme qui connaît aussi bien Mickey que la bette à carde Charles, à Elise (l’ex-voisine d’une copine, qui a aussi bourlingué avec la célèbre camionneuse), qui m’a fait découvrir les haricots fins de Bagnole et Jacob’s cattle, à Julie et ses très prometteuses gloires du matin… et à tant d’autres encore!

Cette année, j’ai aussi une pensée pour le jardin de chaque enfant de la classe de maternelle de ma plus vieille: chacun accueille l’un des coléus qu’on a patiemment semés et entretenus dans la classe ces derniers mois! Un peu comme le Petit prince qui s’inquiétait pour sa rose lorsqu’il est parti au loin, je pense à eux: et si l’une de nos pousses voyait une marmotte de trop près? Ou un ballon de soccer? Ils n’ont même pas d’épines pour se défendre…

Et alors que je m’affaire, que je désherbe, que je divise et que je remblaie, je visite en pensée tous ces jardins où fleurissent désormais mes hémérocalles, où s’épanouissent mes hostas, où courent mes couvre-sols, où on croque dans mes tomates, où on assaisonne avec mes herbes…

Solitaire, le jardinage, vraiment? Finalement non: mon jardin, c’est NOTRE jardin!

Commentaires

  1. J’aime bien cette idée! Alors, bande d’ingrats paresseux, quand est-ce que vous venez désherber NOTRE jardin ici? ;-)

    (Le potager va bien aller cette année, mais avec la grossesse, mes priorités font que vraiment, le désherbage… ouf… j’ai comme envie de me mettre en petite boule et de pleurer, là! Euh… j’exagère un peu beaucoup, mais juste sur les sanglots, pas sur le boulot!)

  2. Je me suis beaucoup reconnue dans ton billet Martine! Pour moi aussi jardiner c’est thérapeutique! En plus, cette année, une amie m’a généreusement donné framboisiers et plantes vivaces tandis que mes parents fournissent tomates, autres légumes et fines herbes. Le bonheur. Reste à voir si j’ai le pousse vert… ;) Vive le jardinage! Bonne saison à tous!!!

    • MariEve, on a décidément des atomes crochus, entre les légumes oubliés et les pousses sauvages! :-)

  3. Tu as tellement raison Martine lorsque tu décris le jardinage comme un lieu à la fois solitaire et communautaire!

    Comme toi, j’aime me retrouver dans ma bulle au jardin, les mains affairées mais, l’esprit détendu. C’est un moment où l’on se tourne vers l’extérieur, où l’observation d’un monde magnifique et complexe nous permet de se recentrer sur l’essentiel. Effectivement, le spa ne bat pas ce bien-être!

    Le jardin parle aussi: cette plante là qui m’a été offerte par une telle, les petits bâtons piqués dans la plate-bande par mon petit homme, la soupe de feuilles et de fleurs abandonnée sur une roche par ma fille, l’arbre ici élaguée avec soin par mon homme. Le jardin sent également: le lierre terrestre fraîchement coupé qui rappelle des jours d’enfance, le lilas qui embaume l’air et qui rime avec école qui achève. Et sans conteste, il goûte ce jardin! Tu en as fait la preuve, Martine, que le jardin doit s’inviter à table!

    Je crois sincèrement que jardiner c’est se rappeler d’où on vient et se confirmer ce qu’on veut être.

    Merci de mettre à la lumière du jour le jardin qui est au coeur de nos vies!

    Bon jardinage à toutes et à tous!!!!

    • Tu as parfaitement raison: toutes ces odeurs évocatrices qui nous ramènent en arrière… doux, les souvenirs qu’on garde, et doux aussi, les souvenirs qu’on sème pour nos enfants!

  4. Je pense que je vais devenir une adepte de tes pages, j’adore le jardinage, j’aime voir les légumes pousser et la nature se parer de ses plus beaux atours… Un vrai festival

  5. Hmmm z’avez pas d’escadrons de mouches noires, vous autres, pour comparer jardin et spa (ou alors j’veux pas aller dans vos spas!). Ici c’est go-go-go faut planter avant de devenir squelette rongé. Et systématiquement, j’arrête quand je n’en peux plus. Pas de jardiner: des mouches!

    • Ouais, bon, j’ai l’air de m’y connaître en spas, mais j’y suis allée seulement une fois (et j’ai pas tellement aimé… comme la plage, en fait: je ne suis pas très habituée à m’assoir à ne rien faire!)

      Cela dit, les mouches noires ont commencé à se montrer, mais il faut vraiment les chercher, en fin de soirée. Idem pour les moustiques. À cette heure, on donne le bain aux filles, alors…

      • Ouais, c’est vraiment un choix « mouches et maringouins » OU « voisins ». Je regrette pas mon choix (jamais!), mais les premières semaines quand tous les insectes sortent et semblent affamés… je finis par l’oublier chaque année pour conserver un peu de santé mentale!

  6. Moi je compatie avec Vieux Bandit pour les mouches noires car je suis dans la même galère!

    Ce qui me fait planter et transplanter au gros soleil pour éviter les bébittes qui piquent! (malgré que ce ne soit pas tout indiqué pour mes pauvres plants)

    Sauf que oui, j’aime aller faire mon tour du terrain, du potager et du bois toute seule pour voir l’évolution de toute cette belle végétation. Chaque fois que j’ai la chance, j’y vais seule, mais avec beaucoup d’autres en pensée et beaucoup d’autres bien réel (les moustiques)!

    • Aujourd’hui (les mouches sont folles) c’est pire au soleil. Tonds, que j’ai dit à l’homme. Les deux paupières boursouflées qu’il est rentré! On n’a vraiment, mais alors là vraiment rien perdu pour avoir attendu…

  7. Le jardinage est aussi pour moi une activité solitaire et ressourçante. :)

  8. mamanbooh

    Chère Martine, merci…

    Merci pour tout, l’inspiration, l’amitié, l’hospitalité et ta générosité!

    Aujourd’hui, je suis passée à l’action et mon jardin-bonheur est né.

    Quel beau texte!

  9. Inspirante Martine! :) De mon coté, j’avoue, je laisse pousser plus souvent que je jardine vraiment! Mais ma puce trippe tant qu’elle me motive à reprendre du flambeau! Sur ses ordres, cette année, l’on a planté des carottes et des petits pois… Mystère et boule de gomme à savoir ce qui poussera. Mais les moments privilégiés que l’on passe à regarder pousser les plantes sont inestimables à mon coeur! Et je te dépose un sourire ensoleillé pour cultiver quelques graines de créativité. Pensées :D

    • Je me donne à fond au potager, mais le reste du terrain est un peu négligé… je dis souvent qu’on a un aménagement qui nécessite le travail à temps plein d’un couple de retraités! Pas de boulot ni d’enfants, on y arriverait, mais là… ouf!

  10. Oh oui, NOTRE jardin! Il faut un village pour élever des enfants, et pour le jardin c’est pareil. Les dahlias de ma grand-mère qui me sont parvenus par ma tante, les vivaces de la tante de mon chum et de ma voisine retraitée qui jardine minimum 2h par jour tous les jours, les légumes de mon amie… et les légumes promis aux amies! Sans compter mon fils, tout excité à la promesse d’avoir SON plant de pois (son choix). Vive NOS plantes!

    • Judith a adoré faire pousser des haricots serpents l’été dernier… elle croquait les gousses toutes crues! Tu me donneras des nouvelles du projet de ton fils :)

  11. J’adore le contact avec la nature, j’aime plonger mes mains dans la terre, planter une à une les graines de haricot, enlever les herbes polisonnes qui ne sont pas à leur place parmi les bégonias.

    Moi aussi, je vois maman qui tant de fois s’est penchée pour ramasser une petite herbe dérangeante ou cueillir une fleur. Je me vois petite fille à ses côtés travaillant avec elle dans le jardin.

    C’est une grande valeur à transmettre aux enfants. Ses moments merveilleux ensemble au jardin restent gravés pour toujours dans notre mémoire.

  12. MASSIAS

    Hier, dernière cueillette des petits pois. Quel bonheur de les manger crus, de les voir tout blottis dans leur cosse..C’était aussi ma première cueillette de mon premier jardin potager …Qui, comme vous le dîtes tous me rappelle mon pépé qui avait un jardin ouvrier où il me vient des souvenirs très anciens d’odeur de giroflées, de couleur de myosotis, de cerises. Viennent auusi les souvenirs du jardin potager plus bourgeois de mon oncle et de la saveur de l’oseille qui garnissait les bords des plate bandes…Je suis heureuse le matin d’aller dire bonjour aux petites courgettes brillantes, aux haricots qui fleurissent…

  13. Louisette

    Hier, dernière cueillette des petits pois. Quel bonheur de les manger crus, de les voir tout blottis dans leur cosse..C’était aussi ma première cueillette de mon premier jardin potager …Qui, comme vous le dîtes tous me rappelle mon pépé qui avait un jardin ouvrier où il me vient des souvenirs très anciens d’odeur de giroflées, de couleur de myosotis, de cerises. Viennent auusi les souvenirs du jardin potager plus bourgeois de mon oncle et de la saveur de l’oseille qui garnissait les bords des plate bandes…Je suis heureuse le matin d’aller dire bonjour aux petites courgettes brillantes, aux haricots qui fleurissent…

  14. pimpim

    Un bien joli texte Martine, merci.

  15. Tes billets qui sentent bon le jardin et qui reflètent tant d’amour pour la nature et les gens qui font partie de ta vie m’ont inspirés profondément. Alors, cette année, j’ose à nouveau! http://mcommemaman.blogspot.com/2011/06/pour-le-plaisir-dapprendre-et-de-creer.html

    Merci Martine pour cette dose savoureuse d’inspiration! Un jour, j’aimerais avoir un jardin aussi splendide que le tient! Un jardin plein d’amour!

  16. Je ressens exactement la même sérénité que toi en jardinant. Pareil en cuisinant… Bon, hélas, mon jardin se résume à deux rebords de fenêtre mais j’en suis très fier !

  17. Belle découverte par ricochets sur FB, c’est vrai que l’on est bien dans ton jardin où il y a tant de monde près de toi, je repasserai ,c’est sûr! Bonne année 2014 au jardin et ailleurs!