Avec du boulot, des piges, une vie de famille bien remplie, une grossesse, la planification de la rénovation du sous-sol, la haute saison des semis et un budget plutôt serré, est-ce que j’avais vraiment besoin de m’épivarder encore plus avec un énième «loisir créatif»? Poser la question, c’est y répondre. D’autant plus que mon beau kit de scrapbooking ramasse la poussière, que je n’ai pas refait de petites crèmes depuis des mois (pour les savons, j’ai arrêté de compter), que je néglige les Banlieusardises…

Mais bon: il y a de ces matins où on se lève fermement convaincue que notre vie serait tellement plus belle si on l’agrémentait de quelques coups de pinceau: et hop! Que je te transforme cet ennuyeux t-shirt de bébé en oeuvre d’art et que je redonne du chic à ce vieux linge à vaisselle défraîchi:

Quelques recherches sur le Web m’ont amenée à découvrir la gamme de produits Setacolor, de Pébéo, qui semblait avoir été expressément conçue pour combler mes pulsions créatrices soudaines! Simple d’utilisation, il suffit de l’appliquer, de laisser sécher puis de repasser au fer 5 minutes pour fixer la peinture. Le tissu ainsi paré sera résistant au lavage à une température allant jusqu’à 40°C.

J’ai embarqué la petite famille dans une virée au magasin Omer de Serres plus proche. Une fois là-bas, surprise: non seulement toute la gamme de produits était en stock, mais il y avait même un kit de démarrage complet en grande vente, placé en bout de rangée… Moi qui pensait m’être levée avec une idée originale de projet, il fallait me rendre à l’évidence: l’existence d’un kit et le positionnement enviable des produits montraient au contraire qu’il y avait-là un gros marché! Il faut croire que le besoin d’exprimer son «moi» profond sur des cossins divers est vraiment généralisé…

Je suis ressortie avec le kit de démarrage (10 couleurs de peinture pour tissus, 3 tubes de peinture «Touch» pour faire de jolis contours et des accessoires), quelques couleurs en extra, ainsi qu’un épaississant (utile pour les projets au pochoir).

Au retour, j’ai patiemment attendu que la petite fasse une sieste avant de me lancer. C’était long. Elle était éveillée comme jamais. Les paupières pas lourdes pantoute. En fin d’après-midi, il a fallu me rendre à l’évidence: le dodo dans la poussette au magasin lui avait suffit pour la journée. Il est devenu clair que je ferais de la peinture sur tissus en sa présence, ou que je n’en ferais pas.

Dès que j’ai fait mine de m’installer, j’ai eu droit à une véritable fête: «peintu! PEINTU!» Hum! Deuxième évidence: je n’allais pas faire de la peinture en sa présence, j’allais en faire avec elle! Pas question qu’elle me laisse jouer seule avec tout ça…

C’est alors que j’ai eu un éclair de génie: mettre un tablier d’artiste à la petite, l’installer à côté de moi devant une grande feuille de papier, avec entre nous tout ce qui était «bébé friendly» dans mon kit (les pinceaux, les tampons, les pochoirs). À ma gauche, hors de sa portée, les flacons de peinture. Et à sa droite (hors de ma portée ;-)), de la «PEINTU» à doigts.

Nous avons passé une merveilleuse fin d’après-midi (bon, d’accord, une vingtaine de minutes) à étaler nos talents l’une sur feuilles, et l’autre sur tissus… avant qu’elle ne considère avoir exploité tous les mélanges possibles entre le bleu, le jaune et le rouge, et ne veuille à tout prix jouer dans mes couleurs à moi, tellement plus jolies.

Dites, Pébéo, que diriez-vous de lancer une palette de peinture à doigts aussi complète que celle pour les tissus? Je connais une famille de banlieue qui pourrait vous servir de focus group…