Il n’est pas donné à tout le monde d’être poète et de rédiger des vers brillants. Il n’est pas donné à tous les poètes d’être bons chanteurs et de pouvoir interpréter joliment leurs propres vers.

Mais il est permis à tous les nouveaux parents de s’improviser poète et chanteur du dimanche pour divertir bébé. Mieux vaut d’ailleurs en profiter avant que bébé grandisse et vous dise tout de go que 1) vos rimettes sont faciles et que 2) vous chantez faux comme ça ne s’imagine même pas!

Chez nous, tout le quotidien est matière à chanson, qu’on invente au fur et à mesure et qu’on oublie tout de suite après. Sauf pour quelques unes, qui nous restent dans la tête longtemps. Très longtemps. Trop longtemps…

Vous voulez des exemples? Naissante, Fanny ne babillait pas: elle couinait! J’imagine que c’est ainsi pour bien des bébés, mais en s’éveillant et en s’étirant, elle faisait «Kouik kouik kouik». Notre première chanson spontanée est donc née à quelques jours de sa naissance à elle:
Fanny la petite souris
Fait kouik kouik kouik kouik kouik kouik

D’accord, elle n’est pas très élaborée, mais c’était un début. La seconde est tout aussi succinte, mais elle a ceci de particulier qu’elle varie en fonction de la personne qui lange la petite. Je m’explique: vous vous souvenez peut-être des animaux que j’ai dessinés au pochoir sur les murs de sa chambre? Eh bien Fanny est fa-sci-née par ceux qu’elle voit quand elle est sur la table à langer: elle veut les toucher (ce fut d’ailleurs une grosse déception pour elle qui ne perçoit pas très bien les dimensions de constater que les animaux étaient aussi plats que le mur), elle essaie de leur parler… Quand c’est moi qui change la couche, elle voit le canard; quand c’est mon gaucher de doux, elle voit le chien. Alors ça a donné la comptine qui suit, version droitière:
Canard – coin coin
Canard – coin coin
Tout le monde aime le
Canard – coin coin

Et pour le gaucher:
Chien bleu – wouf wouf
Chien bleu – wouf wouf
Tout le monde aime le
Chien bleu – wouf wouf

Je me doute que j’ai déjà perdu quelques lecteurs dans mon délire parental. Tant pis pour eux, ils rateront mon plus grand succès: la favorite de l’heure des coliques! Bébé a mal au ventre? Rien de mieux que la chanson des p’tits pets pour lui remonter le moral. Allez, tous en choeur:
Un p’tit pet qui passe, un p’tit pet qui passe
Un p’tit pet, pis deux p’tits pets, pis trois p’tits pets qui puent!
Deux p’tits pets qui passent, deux p’tits pets qui passent
Deux p’tits pets, pis trois p’tits pets, pis quatre p’tits pets qui puent!
Trois p’tits pets qui passent…

… vous comprenez le principe? À la fin de la chanson, les p’tits pets amusent la petite au lieu de la faire paniquer en se tortillant. À moins que ce soit plutôt la vision incroyable de papa et maman qui entonnent cette chanson complètement débile à tue-tête qui l’amuse?

Notre répertoire s’agrandit de jour en jour, mais je vous épargne la suite! Je sais d’ailleurs ce que vous pensez: c’est fou ce qu’on peut être ga-ga après la naissance d’un enfant, et n’avoir aucune pudeur pour ainsi publier le tout sur le Web!

Et pourtant, de la pudeur, il doit bien m’en rester un brin, puisque je vous ai épargné les versions chantées ;-)