Vie de famille
Réflexions sur la maternité, la grossesse, les garderies… et les incontournables mots d’enfant!
Du beurre bleu sur du pain pas chaud
5 février 2008 | Martine GingrasÀ l’heure du petit déjeuner, ce matin…
Maman banlieusarde: Tu veux des céréales ou du pain?
Ma grande: Du pain. Mais pas chaud. Avec du beurre. Bleu.
Maman banlieusarde: Hum, on n’a pas ça, du beurre bleu, ma chouette.
Ma grande: Oui on a.
Maman banlieusarde: Mais non… On a du beurre dans un beurrier rouge, c’est ça que tu veux?
Ma grande: Non, veux du beurre bleu. Moi n’a mangé du beurre bleu su du pain froid pou souper. Veux encore ça.
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Le Super Bowl et les bonnes manières
4 février 2008 | Martine GingrasMa grande: Papa, c’est quoi?
Papa banlieusard: C’est du football. Regarde, tu vas voir… le joueur vient d’attraper le ballon… mais les autres veulent aussi l’avoir.
Ma grande: Lui veut pas partager?
Papa banlieusard: Euh… Oui, c’est à peu près cela. Il y a beaucoup de joueurs, un seul ballon, et tous voudraient jouer avec.
Observation silencieuse pendant quelques instants. Et puis…
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De bobos et de pansements
17 janvier 2008 | Martine GingrasLa scène se passe dans le bain.
Ma grande (d’une voix chevrotante évoquant vaguement l’animal à l’agonie qui voudrait qu’on l’achève): Mamaaaaaaaaan! Bobo!
Maman banlieusarde: Où le bobo?
Ma grande (dévoilant une éraflure de moins de un millimètre sur le bout d’un doigt): Làààààà.
Maman banlieusarde: Ah, oui, ça, c’est un vrai bobo.
Ma grande: Peux avoir un Dora?
Maman banlieusarde: Définitivement. C’est un bobo qui nécessite l’intervention d’un pansement de Dora.
Le bain se termine dans la joie et l’allégresse. Jusqu’à ce qu’on s’essuie…
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Le goût du Père Noël
7 janvier 2008 | Martine GingrasOn est en 2008, le temps des Fêtes est officiellement terminé depuis hier, le sapin est défait, mais je ne résiste pas à partager un savoureux mot d’enfant avant de passer à autre chose…
Mise en contexte: Fanny a trouvé un fabuleux Père Noël en chocolat (pas de la cochonnerie, mes amis, une gâterie achetée chez un bon chocolatier du coin) dans son bas de Noël. C’est le matin, on lui a demandé d’attendre après le lunch pour y goûter, alors elle joue avec, le contemple et puis finalement demande…
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On a un an pour trouver un meilleur plan, Père Noël…
25 décembre 2007 | Martine GingrasJe ne voudrais surtout pas faire de jaloux, mais en 2006, le Père Noël a passé une partie de la soirée du 24 décembre chez nous, à distribuer les cadeaux et à chanter des chansons. L’autre jour, alors qu’on contemplait les photos prises pendant cette soirée mémorable, Fanny m’a regardée, interloquée: «Où grand-père?» Hum. Je m’en suis sortie en expliquant qu’il était allé nourrir les rênes du Père Noël. Mais on s’est dit que cette année, valait mieux faire ça bref et garder le Père Noël à distance si on ne voulait pas que notre grande observatrice découvre qui se cachait sous la barbe blanche.
Notre Plan de Noël 2007 était tout simple. Juste avant la sieste, Fanny m’aide à préparer des pancakes choco-bananes pour le Père Noël et on laisse aussi une carotte pour les rennes dehors. Elle se couche pour sa sieste. On appelle mes parents, qui habitent tout près. On mange un bout de carotte et les pancakes. On place les cadeaux sous le sapin de Noël. Mon père se déguise et sort. On réveille Fanny en lui disant que l’attelage a été vu dans le ciel de Rosemère. On ouvre les rideaux. Le Père Noël passe devant la fenêtre de sa chambre en saluant de la main. On va au salon et on distribue les cadeaux dans la joie et l’allégresse.

Tout, tout, tout avait été planifié au quart de tour.
Mais c’était sans compter le facteur «fatigue accumulée». Et aussi le facteur «sucre». Et pire que tout, le facteur «store horizontal qui tombe sur la tête d’une petite fille fatiguée et en overdose de sucre». Ce facteur-là, il ne pardonne pas.
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Habiller une «terrible two» en trois étapes faciles
21 décembre 2007 | Martine GingrasHa ha ha! Je vous ai bien eus, hein? Tout d’abord, on n’habille pas une «terrible two»: elle s’habille «toute seule». Ça ne se calcule pas en étapes, mais c’est plutôt un processus chaotique et irrégulier, ponctué de bonds en avant et de retours à la case départ. Et enfin, c’est loin d’être facile.
Petite mise en contexte… Quand le deuxième anniversaire est arrivé et que ma chouette ne s’est pas transformée en petite démone sur le douzième coup de minuit, j’ai pensé que le «terrible two» dont on m’avait tant parlé était un mythe, ou alors l’affaire du voisin (ou de la voisine ;-)). Un mois, deux mois, trois mois plus tard, tout allait si bien que mon doux ou moi, quand Fanny nous répondait un petit «non» timide, lancions à l’autre : «Viens viiiiiiiiiiite, tu vas rater son terrible two!» On était hilares. Naïvement, on pensait avoir été épargnés.
Jusqu’à ce que les «non» se multiplient. Qu’elle fasse l’inverse des consignes. Qu’elle brave les interdits. Qu’elle devienne capricieuse. Qu’elle teste les limites. Que, que… qu’on découvre ce qu’était vraiment le «terrible two». Banale scène de la vie quotidienne pour illustrer la chose…
Maman banlieusarde (calculant 30 minutes de plus que ce qu’il en faudrait normalement pour s’habiller): Vient, ma chouette, on va s’habiller…
Terrible two (sans lever la tête de ce qu’elle fait): Veux pas m’habiller.
Maman banlieusarde: Tu vas en pyjama à la garderie ce matin?
Terrible two (arrachant son pyjama): Nooooooon!
Elle enlève précipitamment son pyjama, qui arrache un précieux auto-collant qui tient par la peur sur sa main depuis deux jours, c’est la crise, on recolle l’auto-collant, on sèche les larmes, on revient à l’habillage.
Terrible two (nue et grelottante): Veux m’habiller avec papa.
Maman banlieusarde: C’est maman qui t’habille ce matin.
Terrible two (interprétant une tranche de bacon qui cuit par terre en hurlant): Non, c’est PAPA!
Maman banlieusarde (qui ne perd pas de temps à s’obstiner, sachant que le froid aura raison d’elle): Fais-moi signe quand tu seras prête à t’habiller.
Un acteur sans public, ça s’épuise vite, bien vite…
Terrible two (avec une toute petite voie mignonone): Maman? Maman, viens!
Maman banlieusarde: Tu as le choix entre cet ensemble-ci ou celui-là (juste avec cette phrase, je viens de vous éviter la scène de l’opposition au kit imposé par maman)
Terrible two (pointant son favori): Veux ça. Mais avec les autres bas.
Maman banlieusarde: Ceux-là?
Terrible two (faisant signe que oui, puis pointant des motifs anti-dérapants dessous): C’est quoi ça maman?
Maman banlieusarde: Ce sont des bidules anti-dérapants.
Terrible two (rêveuse) Roméo aime ça, les gudules anti-dérapants.
Un ange passe. La petite oublie pendant un moment de s’opposer à quoi que ce soit et maman lui enfile un chandail en catimini, tout en se demandant si on peut diagnostiquer un fétichisme du pied à un si jeune âge… Puis au moment de lui enfiler les bas anti-dérapants, le naturel revient au galop.
Terrible two: Non, maman, moi toute seule!
Mets les bas, le talon dessus, les enlève, les remets… elle finit par y arriver.
Maman banlieusarde: On va maintenant mettre la petite culotte…
Terrible two: Moi toute seule!
Maman banlieusarde: Évidemment… C’est bien… N’oublie pas de mettre la boucle à l’avant…
Terrible two (arrachant sa culotte déjà rendue à mi-chemin): Maman, dis pas ça!
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