Autres temps, autres moeurs
Le passage du temps transforme parfois radicalement notre perspective; ainsi, des images qu’on idéalisait il y a quelques années semblent aujourd’hui déphasées, voire même loufoques.
James Lileks compile et réinterpréte au goût (et parfois même au dégoût) du jour des centaines d’images et photos d’un passé pas si lointain. Son Institute of Official Cheer revisite avec un humour cinglant des petits livrets promotionnels qui ont dû allécher et faire rêver bien des familles il y a quelques décennies.
À sa suite, j’ai farfouillé frénétiquement dans une grande boîte remplie de vieilles recettes qu’on m’a léguée, y dénichant de véritables trésors:
N’est-elle pas effrayante, cette table de desserts pour une Saint-Valentin inoubliable, dont le petit texte de présentation affirme que «les louanges de vos amis vous récompenseront»… (s’ils survivent à l’overdose de cerises au marasquin, de Jell-O et de crème fouettée!) L’histoire ne dit pas pourquoi «vos amis» se pointeraient chez vous un 14 février, alors que vous auriez passé la journée à faire ces montages rouges, roses et blancs en prévision d’une soirée romantique, et encore moins comment on pourrait envisager une soirée romantique après avoir goûté ne serait-ce qu’un seul de ces desserts ;-)
J’ai aussi un petit faible pour le Livre de cuisine, dont le titre est chapeauté d’une phrase sortie de nulle part: «C’est surtout à cause de la viande», dont on ne sait trop s’il s’agit d’un slogan, d’un sur-titre, d’une citation… ou d’une accusation! Quant aux Recettes Patio party et celles à la pâte de guimauve, ce sont de véritables pièces d’anthologie que je me ferai un devoir de préserver.
Attention, les enfants, n’essayez SURTOUT pas ces recettes à la maison. Ce que vous voyez ci-dessus, c’est du véritable travail de précision, réservé aux professionnels, prêts à assumer tous les risques du métier (et couverts par une bonne assurance) ;-)
Vous en voulez plus? Lileks a même publié un livre, The Gallery of Regrettable Food: Highlights from Classic American Recipe Book, qui devrait vous… hum… rassasier!
Merci, merci et encore merci à Taty (visitez son site de cuisine nature) pour m’avoir envoyé ce lien!
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Évidemment, ça porte à réfléchir à la manière dont seraient vues mes «délices» par des visiteurs qui accéderaient au site dans quelques dizaines d’années. Déjà, j’ai découvert en consultant mes statistiques que ma photo de choucroute était reprise dans des forums, apparemment moins pour la recette que pour ce que la photo évoque:
http://www.banlieusardises.com/delices/archives/000472.htmlNon, mais… faut avoir l’esprit mal tourné, hmmm? ;-)
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Tiens, mon très déductif doux frappe encore: hier, il me faisait remarquer que l’intriguant «c’est surtout à cause de la viande» avait le style d’un slogan publicitaire… une recherche sur le Web confirme qu’il avait raison:
http://serveur.cafe.umontreal.ca/redaction/fra1013/genrespratiques.htmlComme le livre est publié par les supermarchés Dominion, ça devait être leur slogan à l’époque… mais avouez que des années plus tard, en surtitre d’un vague Livre de cuisine, ça fait très étrange ;-)
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Trop bonne l’histoire de la photo de la choucroute! Hi hi hi!!!
Je me sens un peu rassurée de n’avoir pensé qu’au goût savoureux des charcutries avec l’acidité du chou mariné et le parfum des baies de genièvre… :-))
Pour ce qui est des modes au niveau de la présentation des plats que l’on cuisine, j’ai vraiment eu un choc, il y a trois ans, quand j’ai vu les gâteaux dans les patisseries au Costa Rica. Les glaçages vert fluo ou mauve étaient très IN. En fait, ça s’agençait plutôt bien avec certaines décorations « rococo » qui caractérisent les destinations soleil.
Alors, si tu te décides à te départir de ces oeuvres, envisage le BookCrossing en Amérique Centrale. ;-)
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Tiens, c’est dans l’air de pouffer sur les chefs-d’oeuvres (euh…) culinaires d’un autre temps. Bonté, on a été élevés dans ça, pas étonnant que la vue d’un céleri tout-nu-tout-cru nous fasse plus baver d’envie que la montagne de crème fouettée synthétique surmontant un gâteau en poudre humecté à l’eau fluorifiée. Juste d’écrire ça…
Dans la même veine que les anciennes vedettes de la table que Martine dépoussière allégrement, ce site pourrait bien vous en faire rigoler un coup:
http://www.candyboots.com/wwcards.html
Recettes infaillibles des Weight Watchers, crû 1974. Désolée, c’est en anglais, mais les images ne connaissent pas de barrière de langue. Quoique…
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Ayayaye… les recettes des Weight Watchers valent vraiment le détour. Quand j’en regarde certains, je les imagine plus sur la table des Castevet dans Rosemary’s Baby que dans nos chaleureuses demeures ;-)
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Bon on ressort la boïte d’aspirine?
Un flash et c’est revenu. C’est Juliette Huot, cuisinière elle-même, alors vedette de publicité pour Dominion qui disait aller chez Dominion, « C’est surtout à cause de la viande ».
J’ai conservé des viellles brochures de recette de ma mère et il faut regarder ça avec les yeux du temps. Peu de produits, certains rares et trop dispendieux pour la grande majorité des ménages et les limites de reprographie de l’époque.
Parfois dans les bouquineries quand je vois un de ces vieux livres bien conservé, j’achète et de retour à la maison j’examine cet échantillon de « généalogie » de la bouffe.
Faut pas oublier que les québécois sont parfois qualifiés d’éponge gastronomique (le g est ici trrrrrrès important) faisant référence à l’ouverture gastronomique internationnale.
Il y a 2 Noël, nos biscuits « Ritz » Cheese Whizz et cornichons sucrés ont fait des ravages (positif) parmis les fines bouches!!! Traditions… -
Et que dire des minutes Kraft pendant les beaux dimanche des années 70. Ce serait rigolo qu’un Jean-René Dufort nous les resortent.
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Allergic: Années 1970… selon que c’était au début ou à la fin, j’avais entre -2 et 8 ans… donc malheureusement aucun souvenir de ces minutes Kraft. Faudrait en effet que quelqu’un les dépoussière pour que je découvre ce que j’ai manqué! 8-D
Kato: Pour les biscuits Ritz, si ce n’était que du cheese whiz, j’aurais mis ça sur le compte de la fascination très tendance pour le kitsch… mais… avec ces petits cornichons sucrés… hmmm, c’est sûr que tu touches une corde sensible, là ;-))
Par ailleurs, je trouve très pertinente ta remarque à l’effet que plusieurs de ces produits étaient rares et dispendieux: j’élargirais même l’énoncé à de nombreux petits électros qui essayaient de s’imposer dans la cuisine de « toute bonne ménagère » (du mélangeur au robot culinaire en passant par la poêle électrique), en proposant gratuitement des petits livrets promotionnels où leur usage était «normalisé», comme s’il s’agissait d’outils incontournables. La gratuité de la recette était finalement bien théorique… et elle l’est encore!
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Le site suggéré par France est tout simplement hilarant!! Rien de tel pour rire un bon coup, les photos sont toutes plus moches les unes que les autres!! Et les textes mettent tout à fait en valeur l’absurde de la chose… un petit bijou!
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En effet, Iris, on comprend mieux ce qui faisait le succès du programme à l’époque: il suffisait de suivre la recette à la lettre pour ne plus avoir envie de manger ;-)
Vous aimez le blogue? Il y a maintenant le livre, publié en 2010 chez Trécarré!
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