Arroser, désherber et protéger son potager sans tracas
Au fil des ans, j’ai testé bien des manières et des produits pour entretenir mon potager. Et surtout, j’ai dépensé beaucoup d’huile de bras en désherbant, arrosant et essayant tant bien que mal d’éloigner les petites bêtes. Ma conclusion: à moins d’avoir beaucoup de temps à consacrer à cette passion, le secret pour cultiver un potager sans tracas, c’est de bien s’installer. S’installer nécessite quelques investissements — car je parle de s’installer au sens de «se doter de quelques installations» –, mais croyez-moi, ça vaut le coût si on calcule tout ce que ça nous sauve en temps et énergie, en bout de ligne!
Le désherbage
Méthode manuelle: arracher et bêcher:
Les premières années, mon potager était en fait un grand carré de terre plus ou moins délimité (voir photo), au fond de la cour. Plus ou moins, comme dans: plus au début de l’été, et beaucoup moins vers la fin, quand le gazon environnant y rampait tranquillement et que les mauvaises herbes s’y ressemaient gaiement. Tout l’été, on devait lutter, arracher, bêcher.
Mon installation: le potager surélevé
Je ne parle évidemment pas de recréer les mythiques jardins suspendus de Babylone: il s’agit de planches qui délimitent la zone du potager. La bordure limite l’invasion des mauvaises herbes. En prime, en concevant plusieurs grandes boîtes au lieu d’une seule, on circule plus facilement. Voici une photo prise pendant la réalisation des travaux: mes boîtes font 4 pieds de largeur: c’est assez large pour installer deux plants de tomates côte-à-côte, on atteint le centre sans avoir à mettre les pieds dans la terre.
L’arrosage
Méthode manuelle: à la lance d’arrosage
Pour de beaux légumes, il faut un arrosage régulier, en profondeur. Rien qu’on puisse faire à la sauvette: il faut y mettre le temps et arroser, plant par plant, avec une lance d’arrosage qui guide l’eau à la base du pied (car un feuillage humide facilite la propagation des maladies). Un exemple de ce qui arrive quand on n’est pas systématique: si la tomate a soif entre deux arrosages, sa peau durcit et elle craque lorsque le fruit se gorge d’eau à l’arrosage suivant. Il faut donc arroser tous les deux jours, voire même chaque matin en période de canicule. Et avoir de bons voisins qui prennent le relais si on part en vacances!
Mon installation: les tuyaux suintants
J’ai longtemps résisté à cette solution car je ne trouvais pas ça beau… mais aujourd’hui, je ne m’en passerais plus! Les tuyaux suintants (ou poreux) sont exactement ce que leur nom laisse entendre: des boyaux d’arrosage qui laissent sortir l’eau, goutte à goutte, sur toute leur longueur. On essaie autant que possible de couvrir toute la surface du potager en les faisant zigzaguer, et ils abreuvent les plants à la racine. Je pars le tuyau tôt le matin et après quelques heures, je ferme les écluses: l’eau a pénétré en profondeur dans la terre, sans jamais arroser le feuillage. Ce type d’arrosage est aussi le plus économique, car l’eau n’a pas le temps de s’évaporer avant d’atteindre le sol. Si je dois m’absenter, c’est moins gênant de demander l’aide d’un voisin que s’il doit tout faire à la mitaine… Et pour ceux qui craignent de déranger, il y a toujours moyen d’installer une minuterie ;-)
Protection contre les p’tites bêtes
Méthode manuelle: cris, gesticulation, poudre de perlimpinpin et poupées vaudous
Ce n’est un secret pour personne: j’entretiens une relation d’amour-haine avec une certaine marmotte du voisinage. Je dis une, mais en fait, il y en a plusieurs, parfois même des portées de petits marmottons (?), et aussi des lièvres qui s’aventurent parfois dans mes plantations. J’aime bien ces petites bêtes, ce sont un peu nos mascottes, mais en même temps, je tiens à mes légumes… Alors pour éloigner les animaux, j’ai essayé bien des choses: le poivre de Cayenne (efficace, mais il faut en remettre après chaque pluie… en outre, si on l’applique directement sur les feuilles — c’est le plus efficace — elles se décolorent et je crains que ça nuise à la photosynthèse), le Fiche-le-camp (une poudre à appliquer autour du potager, mais pas trop près des plants… ça peut repousser un peu les bêtes, mais si elles passent la limite, plus rien ne les arrête). Quant aux cris et à la gesticulation frénétique, ça marche, mais il faut assurer une surveillance de tous les instants…
Mon installation: le scarecrow
Je vous ai déjà parlé de mon super Scarecrow: c’est un appareil qui détecte les mouvements et envoie l’équivalent d’un ou deux verres d’eau à l’animal qui s’aventure dans son champ de détection. L’intrus, saisi, détale vite fait! Vraiment, c’est ma méthode favorite pour repousser les animaux hors de mon territoire potager. L’appareil coûte une centaine de dollars sur le site du manufacturier; j’ai commandé le mien chez Lee Valley (qui l’offre encore à 79$). Malheureusement, ils ont parfois le temps de gruger une verdure ici et là avant que l’appareil se déclenche.
Autre solution: clôturer tout le potager. Mais je m’y refuse: je n’aime pas le look et je n’ai pas envie de m’empêtrer chaque fois que j’ai besoin d’un bout de ciboulette ou de basilic. Remarquez, je m’y résoudrai peut-être un jour comme c’est arrivé pour les tuyaux suintants: hier, une bestiole a eu le temps de couper un pied de tomate avant de détaler, et ce matin, un poivron a été étêté… Grrr!
Avec tout ça, le travail à faire au potager est vraiment minime: je n’ai plus qu’à retirer les gourmands des tomates, arracher quelques mauvaises herbes (jamais autant qu’auparavant) et récolter le fruit de ce que j’ai semé!
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J’avais le même problème que toi au potager avec la délimitation à recommencer continuellement vu l’envahissement insidieux des mauvaises herbes.
Mon homme a terminé la semaine dernière de me construire de superbes bacs de cèdre pour résoudre le problème. Espérons qu’à la lecture de ton billet, il aura le coup de motivation nécessaire pour terminer de les installer, moi qui ne rêve que de tout semer !
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Ton jardin est superbe. Je ne connaissais pas le scarecrow. J’en connais un qui aimerait ça pour sa fête.
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J’ai été très inspirée par ton/tes potager(s) et dès la 2e année, j’ai construit le mien de cette manière, mais en escalier vu mon espace restreint. Je veux mettre la photo sur Flickr, mais mon homme part travailler tout le temps avec l’appareil photo, zut! Je me suis aussi procuré un Scare Crow (Pneu Canadien le tien) pour chasser la mouffette… des vers blancs! Car ici, la pelouse est plus appétissante que le potager!
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Les tuyaus suintants chez nous, ce sera pour l’an prochain. Les lits de culture, j’en parle bientôt! Et que j’ai hâte d’y planter! :-)
Et comme c’est drôle (enfin, drôle…): en pleine campagne, moi, j’ai aucun problème de petite bête, même si j’ai une taupe sur le terrain et je ne sais quoi d’autre (des lièvres, des ratons…)!
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Tiens, c’est un peu comme Vieux Bandit chez nous… Les animaux de la forêt ne me cause pas encore de problème.
On a fait quelques plantations le week-end dernier… Le tout recouvert d’un paillis de paille (restant de notre auto-construction de foyer de masse), habituellement on recouvre avec des feuilles mortes déchiquettées. Ainsi le sol garde son humidité plus longtemps.
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ach ! un potager de même, juste sous mes fenêtres !…
(moi c’est au jardin communautaire dans l’arrondissement voisin, c’est pas exactement à la porte… et les gestionnaires sont quelque peu tyranniques on va dire)mais le scarecrow, je pense que même sans potager chez moi il ferait bien l’affaire. à défaut de calibre 12, en pleine ville ça fait désordre.
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J’ai terminé mon potager le week-end dernier et je regrette de ne pas avoir utilisé ta technique. Pour l’été prochain peut-être. Moi j’ai clôturé car j’ai des lièvres qui font beaucoup de ravages. Je suis tentée par le scarecrow, mais je redoute que ça devienne le nouveau jeu des enfants de s’amuser à passer devant :-)
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Quel type de bois as-tu utilisé pour confectionner les boîtes?
J’imagine qu’il faut éviter le bois traité ou les produits de protection.
Merci pour les excellents conseils..
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Si on avait pu se payer du cèdre ou de la pruche, ça aurait été ça… mais on a opté à l’époque pour du bois traité sans arsenic (il venait tout juste d’être mis en marché — on avait d’ailleurs dû retourner certaines planches de bois traité à l’arsenic qui avaient été mêlées par erreur! J’étais en &$#%* et les « conseillers » du centre de rénovation ne voyaient pas trop le problème… *soupir*).
Je suis certaine que depuis, de nouvelles solutions écolos ont vu le jour, mais je n’ai pas fait le suivi maintenant que le cas est réglé chez nous! Voici une référence qui pourrait t’être utile: http://www.lamaison.qc.ca/habitation/page75.html
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Ayant presque fait un doctorat sur l’arsenic dans les sol, je t’approuve d’avoir retourné ces planches!
Je vais mettre un signet sur ce billet. Surélever le jardin est déjà prévu pour l’été prochain (reste à voir si ça va vraiment se concrétiser à ce moment-là… on verra!). Là, tu me donnes envie d’un système de tuyaux perforés… Est-ce qu’il faut enlever le tout en hiver?
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Il me semble que ce qui manque à toute cette belle installation, c’est du paillis. Réduction de l’évaporation, donc réduction de l’arrosage, et élimination du désherbage. Encore mieux: s’il est décomposable il enrichit le sol.
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Nous avons, sans le savoir, créé un jardin qui ressemble beaucoup à celui de Martine la banlieusarde ce printemps.
Ma tendre moitié étant devenu un adepte du gourou « jardinier paresseux » Larry Hodgson, nous avons paillé nos 4 (eh oui !) jardins avec du papier journal déchiqueté, des feuilles mortes gardées depuis l’automne dernier et un peu d’écailles de cacao. Eh bien, s’en est suivi une hécatombe : les perce-oreilles (qui vivent dans le paillis !!!) ont « zappé » nos carottes en une nuit et s’en sont donné à cœur joie dans les pousses de haricots, de concombres, de courgettes, le basilic et la coriandre. Nous avons donc retiré le paillis et avons passé à la riposte : l’huile de neem, la terre de diatomées et des pièges à sauce soya et huile. Tout ça semble fonctionner pour le moment.
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Je suis très admirative !! cependant j’avais une question quant aux toutes petites bêtes ; je parle pucerons et pieride du chou entre autres ! le scarecrow est impuissant sur ceux là !!! as-tu une recette technique naturelle sur ce thème ?
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Faut dire que dans notre coin, le sol est extrêmement riche (un des terrains les plus bas du voisinage), et les bibittes nous laissent tranquille, petites et grosses. Par contre, quand quelques-unes font leur apparition, j’aime bien utiliser un poison naturel provenant des feuilles de rhubarbe; il s’agit en fait de faire bouillir les feuilles de rhubarbe quelques minutes dans de l’eau, laisser refroidir le tout, et de vaporiser le tout sur le feuillage de l’ensemble du potager et du jardin. C’est naturel, pas de produits pétrochimiques dans notre assiette! Mais assurez-vous que cette « tisane » reste hors de la portée des enfants… C’est toxique!
Aucune idée si ça fonctionne avec les pucerons et autres bêtes que vous avez dans une région différente! Vous m’en donnerez des nouvelles!
Un autre truc pour les limaces, je garde toutes les coquilles d’oeufs dans un petit bocal pour les faire sécher, et je les écrase finement (pas en poudre, juste avec les doigts pour avoir des morceaux coupants), que j’épands sur la terre, surtout près des tomates. Les limaces et sangsues s’y coupent et ne reviennent pas.
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Sur mes choux depuis quelques années j’y installe des filets blancs pour les cheveux. Je travaille dans une boulangerie et à chaque jour nous coiffons ces très laids filets mais c’est merveilleux pour combattre la piéride du chou. Le papillon ne peut y pondre ses oeufs, donc pas de vers. Du tulle fait également l’affaire.
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Bonjour!
Je suis contente d’être tombé sur votre site! J’ai installé mon jardin la semaine dernière avec du bois traité pour délimiter mon carré… j’ai par la suite été informé que le bois traité était toxique, mais à la lecture de ton billet et de la page dont tu donnes le lien, j’ai pu avoir quelques réponses à mes questions! J’ai appelé la quincaillerie qui m’avait vendu le bois, et, armée du numéro du produit, on m’a confirmé que le bois n’était plus traité à l’arsenic, mais au cuivre, et que je pouvais faire mon potager sans problème…
Merci!
Catherine -
Très marrant le Scarecrow et moi l’anglaise que je suis je m’attendais a voir un épouvantail en paille!
C’était bien aussi… Je cais en faire un juste pour le fun, cest beau dans le potager! -
Bonjour,Martine
connais-tu un truc fiable pour venir a bout des doryphores,sur les pommes de terre.Trucs bio bien sur,merci
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