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Annuelles comestibles pour jardiniers paresseux et gourmands

Annuelles comestibles pour jardiniers paresseux et gourmands
Martine Gingras

Il y a des jardiniers paresseux. Il y a des jardiniers gourmands. Et il y a ceux qui sont un peu des deux: paresseux et gourmands. J’en suis! Même si je ne rechigne jamais (enfin, pas trop) à faire mes semis annuels, j’apprécie encore plus quand la nature me donne un coup de pouce et ressème d’elle-même certaines annuelles comestibles.

J’ai ainsi plusieurs fines herbes et fleurs comestibles annuelles qui reviennent d’années en années au potager. Contrairement aux vivaces qui repoussent au même endroit, il faut avoir l’oeil et surveiller l’apparition des jeunes pousses d’annuelles qui se ressèment toutes seules. J’en repère une? Allez, hop! Je l’enlève à l’aide d’un transplantoir et la repique délicatement à l’endroit qui me convient.

Voici les pousses de fleurs comestibles et de fines herbes annuelles que j’ai trouvées au potager et que j’ai repiquées ce week-end…

Souci (Calendula Officinalis)

Voici une annuelle qui se ressème abondamment: le souci. Par le passé, j’en ai semé des jaunes et des orangés, des pâles et des foncés, des simples et à fleurs doubles… alors année après année, c’est une surprise de découvrir ceux qui se décideront à pousser!

calendula_se_resseme

J’ai quelques favorites que je serais bien triste de ne pas revoir. Alors pour aider le hasard, je récolte aussi les semences des plus belles fleurs de souci en fin de saison, que je ressème au printemps en plus de repiquer celles qui se sont ressemées spontanément. Après tout, on n’a jamais trop de soucis (du moins, au jardin ;-))

À la cuisine, j’utilise les pétales, dont la couleur ajoute une jolie touche décorative aux plats. Ils sont superbes sur un potage, dans une salade ou même dans un ceviche!

Le souci est aussi précieux dans la pharmacie naturelle: on lui prête des propriétés antiseptiques, anti-inflammatoires et cicatrisantes. Pour l’utiliser, on prépare un macérat de souci avec les fleurs séchées.

Bourrache (Borrago officinalis)

Se ressemer, la bourrache? L’expression est faible. Elle envahit carrément! Dans la zone où elle a poussé l’année précédente, ça repousse en abondance. Dans son cas, pas de quartiers: j’arrache toutes les pousses ce que je vois (jusque dans la pelouse, à proximité du potager), et je suis confiante qu’il en restera toujours quelques unes qui repousseront. Voyez mon plant de thym, complètement envahi de petites pousses de bourrache:

bourrache_emberlificotee

J’en cultive deux variétés: la classique (bleue-violette) et la blanche. Je m’assure que les plants sont à bonne distance l’une de l’autre, sans quoi je ne pourrais savoir à laquelle des deux appartient la semence que je choisis de laisser pousser!

Les feuilles sont comestibles (les jeunes en salade, les plus matures cuites – on pourrait même les farcir, comme les feuilles de vigne), mais mes essais pour les utiliser en cuisine n’ont pas été fructueux. Je me contente de décorer mes plats avec la fleur, qui a une saveur douce (qui rappelle le concombre) et qui est délicieusement sucrée.

Camomille allemande (Matricaria recutita)

J’ai semé ma camomille il y a quelques années en me promettant de faire sécher les fleurs pour concocter de bonnes tisanes… mais en toute honnêteté, je me suis toujours contentée de la humer! Comme elle se ressème d’elle-même à chaque année, j’ai encore du temps devant moi pour me décider! Un jour, peut-être…

camomille-feuillage

Coriandre (Coriandrum sativum)

Aaaaah, la coriandre! C’est probablement ma favorite (et aussi celle de mon doux), alors personne ne se plaindra chez nous qu’elle se ressème abondamment! À une certaine époque, j’ai cultivé la variété Santo, avec un feuillage plus fourni et plus lente à monter en graine; depuis le temps, je ne sais pas si c’est encore elle qui repousse chez moi.

coriandre_se_resseme

À la cuisine, la coriandre est à son meilleur quand on l’utilise fraîche: dans la salsa, le guacamole, la salade, les sandwiches, les rouleaux du printemps, les wraps…. Chauffée, elle flétrit et sa saveur s’estompe; mieux vaut en parsemer un plat en fin de cuisson… elle ajoute d’ailleurs une saveur incomparable aux recettes mexicaines.

Elle monte vite en graine? Qu’importe! Sa fleur, blanche et délicate, est aussi comestible. Elle pousse en petites grappes dont on peut parsemer les plats.

Moutarde pourpre Red giant (Brassica junceae)

moutarde_pourpre_tomate

La moutarde pourpre a beau se ressemer spontanément (vous en voyez une pousse sur la photo, en compagnie d’un mini plant de tomate), je ne perds pas mon temps à la repiquer: elle pousse à toute vitesse à partir des semis faits directement au potager, tôt en début de saison.

La feuille ajoute du piquant aux salades, et sa jolie fleur jaune, du superbe en touche finale sur les plats (voyez mes belles asperges vinaigrette fleuries…).

Basilic grand vert Genovese (Ocimum basilicum var. Genovese)

Je ne croyais pas cela possible, mais je pense bien avoir repéré aussi plusieurs pousses de basilic au potager, probablement la variété grand vert (un incontournable pour le pesto), reconnaissable au vert doux et à la luisance de sa feuille.

peut-etre-basilic

Je cherche encore…

Le shiso, démarré à partir de semis en 2007, s’était ressemé de lui-même et j’avais repiqué de nombreuses pousses au début 2008. Devenue férue de cette herbe aromatique, j’espérais qu’il en serait encore de même cette année… en fait, comme j’ai laissé les plants monter en graine à la fin de l’été dernier, je comptais vraiment là-dessus, si bien que je n’ai même pas pris la peine de faire des semis. Présomption, quand tu nous tiens: nous voilà fin mai, et les pousses tardent à se montrer. Malheur!

À moins que celles que je pense être des pousses de basilic soient du shiso? Dans une semaine, les feuilles seront assez grosses pour être goûtées… on saura!

——–

Une fois qu’on a repéré une pousse qu’on aime, il suffit de la repiquer (c’est-à-dire de les replanter délicatement à l’endroit qui nous sied mieux) et de l’arroser copieusement. Ce qu’on fait tôt le matin ou en fin de journée… bref, jamais sous le chaud soleil de midi! De toute façon, il y a mieux à faire à cette heure. Ouvrir une bouteille de rosé, par exemple…

Commentaires

  1. Nathalie

    Je suis gourmande et aimerait être paresseuse….J’essaie de faire le minimum au jardin mais comme j’en suis à ma deuxième année à cet endroit et que la gourmandise prend le dessus, j’ai beaucoup à faire avant de pouvoir les regarder se resemer!! De ta liste, calendula et coriandre sont plantées. J’attends avec impatience les résultats.
    Je n’avais par contre pas réaliser que du basilic pouvait se resemer, 4b est peut-être un peu trop froid…
    Shiso ??? Tu piques ma curiosité.
    Prends le temps pour la camomille, c’est génial de pouvoir l’utiliser tout l’hiver et les enfants l’adorent.

  2. des soucis j’en ai partout comme je prends les graines des fleurs fanées j’en donne sans cesse!

  3. Nous aussi on faisait la même chose en fin de journée hier (et surtout un bon ménage dans les mauvaises herbes parce que nous n’avons qu’un tout petit jardinet communautaire et on a besoin de place!) Repiqués: calendula, bourrache (qui définitivement s’infiltre n’importe où), sauge… La mélisse a très bien repoussé aussi; on a dû arracher du millepertuis et des plans de framboises qui s’en viennent vraiment trop envahissants… J’ai hâte qu’il fasse assez chaud pour pouvoir transplanter mes piments débutés en semis très tôt cet hiver (suite à tes conseils)!

  4. Nicolas

    Me trouvant à l’autre bout de la planète (France) je me suis énormément inspiré de votre potager en carré pour façonner le mien à quelques milliers de kilomètres de votre banlieue.

    J’adore lire vos commentaires. Chez nous, malgré un climat plus doux j’ai énormément de difficultés à obtenir du basilic il paraît même impossible de le voir se ressemer.

    En ce qui concerne les annuelles comestibles je pratique peu préférant les vivaces car je suis TRES fainéant et TRES gourmand. Dans ce cas mon choix se porte sur la ciboulette (avec 3 plants pour des coupes alternées), le persil bien entendu, le curry (une plante qui produit une fleur qui à l’odeur et le goût de ce mélange d’épices) et depuis peu la sariette (jetée sur les braises du barbecue….).

    je pense que je vais bientôt tester la bourrache.

  5. Chibi Sylphe

    Ah Martine, tu me rappelles certains trucs que je voulais! Et comme nous avons déménagé de Montréal l’an passé (février 2008), ce n’est que mon deuxième été dans la nouvelle demeure. Le souci, tu m’en avais déjà parlé et je sais pas pourquoi, mais j’avais stupidement oublié son existence allant plutôt vers sa cousine la tagète. Mais le souci serait mieux… La bourrache, beu maintenant j’ai la place, alors! J’aime bien la petite fleur bleue dans des glaçon, en fait :) Et il faudra que j’essaie la moutarde, je n’ai jamais essayé… C’est facile, dit? J’ai été aussi surprise de voir ma coriandre reprendre cette année et ma baume mélisse après seulement deux ans est maintenant une vraie peste! Elle a même réussi à étouffée ma ciboulette, si tu peux me croire! Ciboulette est a recommancer « From Scratch » cette année! (M’enfin, une chance qu’on a une maman jardinnière qui peut nous refiler des plans ;) )

  6. Wow! Le basilic qui se reproduit tout seul, c’est digne de mention. La coriandre, on comprend mieux. Mais le basilic. Tu as les deux mains vertes, ma bonne dame, pas seulement le pouce.

  7. Tarzile et Nicolas: je suis la première surprise! C’est une annuelle un peu capricieuse à partir en semis… Les prochains jours nous diront si j’ai confondu les jeunes pousses verdoyantes avec autre chose! Je vous tiens au courant… :)

  8. Point de basilic reproducteur chez nous aussi.

    • Dans quelques jours, on saura si c’est moi qui est dans le champ ou si c’est lui ;-)

  9. Delphine

    Bonsoir, je passe régulierement lire vos billets que j’apprécie beaucoup.
    Cependant, ce ne sont pas des pousses de basilic. Je travaille dans l’horticulture et en ai semé et repiqué pas mal dans mon travail et elles ne sont pas tout à fait comme ça. Après les deux premières feuilles : cotylédons, les suivantes sont vraiment caractéristiques du basilic, bien bombé et elles sentent déjà.
    Bon jardinage et bonne soirée

    • Delphine, vous avez 100% raison. Maintenant que les plantules sont un peu plus grosses, le dentelé de la feuille est encore plus apparent. Et au goût… niet, rien, nada. Ce n’est ni du basilic, ni du shiso. Snif!