À la grande satisfaction de mon doux, la saison des semis d’intérieur tire à sa fin. En effet, il n’en pouvait plus de me voir agir comme une jeune mère couvant ses petits: je lisais constamment sur le sujet, je n’en avais que pour la croissance d’untel et de tel autre, je vantais leurs premières feuilles comme d’autres les premiers mots du petit dernier, je me précipitais dix fois par jour au sous-sol voir si le sol était suffisamment humide-mais-pas-détrempé, si les nouveaux semis levaient, si les feuilles jaunissaient , si les plants s’étiolaient…

Mais enfin, depuis plus d’une semaine, mes semis s’acclimatent sur le balcon. D’abord inquiète, craignant qu’ils ne fassent de mauvaise rencontre ou ne prennent une sérieuse cuite en se saoûlant d’air frais et de soleil, j’ai suivi à la lettre les instructions du docteur et je ne les ai laissés à l’extérieur que deux petites heures. Puis, le lendemain, quatre heures.

Normalement, j’aurais dû y aller progressivement ainsi pendant une semaine, mais après trois jours, môman en a eu assez: ouste! J’ai mis ma bande de Tanguy à la porte au petit matin, avec pour directive de ne rentrer qu’après une bonne journée de plein air. Depuis, tous se portent mieux que jamais! Pire: au quatrième jour, j’ai mis les impatiens dans mes bacs, les poireaux au potager et quelques primevère dans un rond de fleurs, et à part une petite primevère qui fait la tête, tout ce beau monde est bien portant, malgré cette acclimatation plutôt brusque, et même un début de semblant de peut-être de petit gel nocturne.

Évidemment, pas question que mes tomates, poivrons, courges, concombre et autres légumes plus frileux subissent un tel choc thermique! Ceux-là continuent d’avoir droit de réintégrer chaque soir leurs quartiers au sous-sol. Mais seulement jusqu’au premier weekend de juin!