De jour en jour, de recette en recette, je photographie mes petits plats et les partage sous la rubrique des Délices. Avec plus d’une centaine d’images ainsi affichées, n’avez-vous jamais remarqué qu’un élément important a toujours été caché? Peut-être pas. Il faut dire que j’ai orchestré une incessante valse des nappes pour faire oublier ce qu’on ne voyait jamais. Et les rares fois où je l’ai montrée, ce n’était pas tant pour sa beauté que pour sa faculté de s’effacer et de donner l’impression d’une photo prise en studio…

Quoi donc? Mais la table, pardi! Et les chaises, aussi! J’avais choisi mon ancien ensemble vers la fin des années 1980… À l’époque, la mélamine noire, c’était le nec plus ultra! J’ai donc eu un grand meuble audio-vidéo de mélamine noire, un ensemble de salle à manger en mélamine noire… même quelques années plus tard, lorsqu’il a fallu me trouver un bureau de travail, j’ai encore opté pour la mélamine noire. Quoi de mieux, n’est-ce pas, pour agencer avec mes autres superbes meubles? ;-)

Bref, il y avait longtemps que je n’aimais plus mon ensemble de salle à manger, mais ce n’était pas une priorité de le changer. Jusqu’à la semaine dernière, alors qu’un mélange de hasard et de curiosité a guidé les pas de mon doux et moi jusque chez Kashmir Meubles, à Laval. Est-ce le récent départ de France pour l’Inde qui nous a donné envie de voir des meubles venus d’ailleurs? Peut-être!

En mettant le pied dans le magasin, mon coeur n’a fait qu’un bond. Je ne savais pas encore laquelle des magnifiques tables que j’y voyais allait être la mienne, mais je savais une chose: ma table, celle à laquelle je prendrais chacun de mes repas pour de nombreuses années à venir, celle autour de laquelle je referais le monde avec mes amis, bref, ma future nouvelle table, elle serait en palissandre (un bois exotique aussi appelé sheesham et bois de rose des Indes). Et en rien d’autre.

Consommateurs consciencieux, nous ne l’avons pas achetée le jour-même. J’ai passé je ne sais même plus combien d’heures, cette semaine, à surfer, à lire sur le palissandre, à comparer d’autres modèles vus de par le Net. Et quand nous sommes repassés au magasin le vendredi soir, il n’y avait plus aucun doute pour moi. Mon idée était faite.

Je vous passe le détail de mon stress d’apprendre qu’un monsieur avait réservé la dernière, mon excitation de savoir qu’ils en avaient finalement retrouvé une autre dans leur entrepôt, mes soucis quand ils ont craint de ne pas avoir les rallonges ni les pattes, mon soulagement quant tout a été réuni et, enfin, mon exhaltation quand ils ont reçu, la veille de l’achat, de nouvelles chaises en palissandre, que je trouvais plus jolies que celles que je prévoyais d’abord acheter, et qui étaient en plus moins chères! Comble du bonheur, la table et les chaises côtoient superbement le vieux banc d’église que m’ont offert mes parents il y a quelques années…

Je trouve cette essence de bois si belle qu’il faut me retenir à quatre mains de ne pas briser mon petit cochon pour aller chercher quelques compagnons à la table. Me semble que ça serait joli, une table de salon en palissandre, un petit meuble de téléphone en palissandre, un…