Pieuvre en sauce tomate à l’estragon
Vous la trouvez caoutchouteuse, peu appétissante, épeurante. Moi, je l’aime. Beaucoup. Les rares fois que je vois une salade de pieuvre au menu d’un resto ou dans un étalage du marché d’alimentation, je suis preneuse. Chaque fois qu’une copine délaisse les morceaux de sashimis de pieuvre, je m’auto-proclame heureuse héritière. Quand une boîte de pieuvre en conserve me tombe sous la main, j’ai tôt fait de la vider. Alors évidemment, LA fois où un gros paquet de pieuvre congelée m’est apparu alors que je fouinais dans le congélateur d’un poissonnier, je n’ai pu résister!
Le paquet a attendu sagement au congélateur pendant quelques semaines avant qu’enfin, ce dimanche, je me décide à le mettre à décongeler lentement au frigo. Hier soir, il était tout mou, prêt à être utilisé. Aujourd’hui, j’ai décidé de cuisiner ma pieuvre pour le lunch, laissant tomber l’étape de l’attendrissage en la battant. J’ai plutôt suivi la méthode de Chef Simon, qui me semblait fort simple à réaliser.
Simple? Alors que, sur le site de Chef Simon, on dirait qu’il pèle les tentacules avec facilité, comme on ferait pour une pelure de banane, j’avais plutôt l’air de répéter un film psychotronique de série B: Martine contre le poulpe! Aaaaah!
Finalement, à force de ténacité et d’acharnement, j’y suis arrivée, mais il m’aura fallu 45 minutes de travail, dans lequel j’ai laissé au moins le quart de la bête inutilisée, ainsi que ma dignité! Mais le résultat a vallu la peine: j’ai dégusté ce midi la pieuvre la plus savoureuse, la plus tendre, la plus fantastique que j’aie jamais mangée! Sincèrement!
Si vous souhaitez vraiment voir de quoi j’avais l’air dans la cuisine ce matin, rien de tel qu’une petite expérience: achetez-en un paquet et puis, comme moi, ne battez pas la pieuvre, mais battez-vous avec!
Ingrédients
· 800 g de pieuvre (ou poulpe) congelée
· Gros sel
· 2 c. à table d’huile d’olive
· 1 boîte (800 ml) de tomates entières, que vous couperez en 4
· 4 échalotes françaises pelées et coupées grossièrement
· ¾ c. à table d’estragon français séché
· 2-3 branches de thym frais émincé
· 1-2 c. à thé de poudre de piment d’Espelette
· Fleur de sel (au goût)
Préparation
· Mettez la pieuvre à décongeler lentement au frigo (au moins 24h, ou jusqu’à ce qu’elle soit entièrement décongelée);
· Suivez les conseils de Chef Simon pour nettoyer et préparer le poulpe (et filmez-vous, si possible, je suis sûre que vos arrières-petits-enfants apprécieront dans quelques années!);
· Découpez les têtes en rondelles d’environ 1 cm de large, et les tentacules en tronçons de 3 à 5 cm (le haut des tentacules, plus large, étant coupé plus court, et le bout, mince, coupé plus long);
· Faites blanchir les tronçons de tentacules dans de l’eau salée pendant 10 minutes, puis ajoutez les rondelles de têtes et laissez bouillir à feu doux pendant 30 autres minutes;
· Égouttez, remettez la casserole sur le feu avec un peu d’huile au fond et faites revenir à feu doux les morceaux de poulpe et d’échalote pendant quelques minutes;
· Ajoutez les tomates, leur jus, l’estragon et la poudre de piment d’Espelette et laissez mijoter à couvert, à feu très doux pendant 30 minutes, ou jusqu’à ce que la pieuvre soit tendre;
· Ajoutez le thym, salez au goût et terminez la cuisson à découvert, de 5 à 10 minutes, ou jusqu’à ce que le jus des tomates ait réduit.
Avec une bonne salade du jardin et quelques croustilles, j’ai fait un repas divin. Et bonne nouvelle: cette recette se déguste aussi bien chaude que froide. Devinez comment je le sais? Eh oui, gourmande, j’ai aussi pigé dans le plat refroidi en fin d’après-midi…
-
Tout cela m’a l’air bigrement succulent ! Merci pour toutes ces bonnes idées !
-
Aie aie aie… J’adore aussi le poulpe au restaurant, alors quand j’ai vu la recette, ça m’a donné très envie d’essayer. Puis je suis allée voir le site du Chef Simon et… je ne sais plus… Tu es sure, Martine, que ça en vaut la peine? Ton assiette a certes l’air délicieuse. Oserai-je…
-
Merci, obni!
Mawie: quand j’avais les deux mains dedans, je me suis dit « plus jamais »! Mais après y avoir goûté… ayayaye!
La tête se pelait très bien, mais les tentacules ont été un véritable supplice. Pour avoir osé en laisser quelques bouts non pelés dans la préparation (j’ai juste tiré sur l’enduis visqueux, sans peler), et ne pas avoir vu grand différence au goût et en texture, je me question d’ailleurs sur l’absolue nécessité de l’opération.
Peut-être y a-t-il aussi différents types de poulpes et que je suis tombée sur une variété dont il ne soit pas nécessaire (ni recommandé) de peler les tentacules? À titre d’info, les miens venaient du Portugal, vendus en emballages congelés de 800 g.
Commentaires