Mémo-hiver: un jeu de mémoire bien particulier
Ces jours-ci, une partie de Mémo-hiver n’attend pas l’autre, chez nous. C’est un jeu de mémoire aux règles vraiment originales, qui a rallié toute la famille. Mais ne le cherchez pas au magasin de jouets près de chez vous: Mémo-hiver est une création de ma «grande» cocotte de maternelle! :-)
Eh oui! Elle fréquente une école alternative où les projets sont au cœur des apprentissages: les enfants apprennent à travers des réalisations qui les passionnent. Les premiers mois ont servi à se familiariser avec la vie scolaire, mais au retour des vacances de Noël, ça y était: il lui fallait concevoir un projet, et ensuite le réaliser. Certains élèves préparent une pièce de théâtre, réalisent un bricolage, font une recherche sur un sujet…
Ma grande, elle, adore les jeux de société. Souvent, lorsque le jeu est trop facile (ou encore trop complexe), elle invente de nouvelles règles pour qu’il reste d’intérêt pour elle et sa petite soeur. Créer un jeu semblait donc un bon départ pour s’initier à l’approche de la pédagogie par projet. Au début, elle avait en tête un projet ultra complexe (un hybride entre Mille Bornes, Au voleur et un jeu de mémoire), mais finalement, on a proposé de simplifier le tout. Car évidemment, l’objectif n’est pas de commercialiser un jeu dans 5 ans, mais de passer à travers les différents petits défis que pose un projet pour arriver à le présenter en quelques semaines aux amis…
Un jeu de mémoire, donc. Elle a choisi un thème, l’hiver, et le titre est venu de lui-même: Mémo-hiver. On a ensuite fait la liste des cartes à dessiner: bonhomme de neige, pain d’épices, patins, tuque, mitaines…
On a quadrillé une feuille (il a fallu calculer, à l’aide d’une règle, pour que toutes les cases soient égales), puis on l’a photocopiée. Elle a ensuite esquissé 10 dessins différents. On les a photocopiés, puis collés à l’endos de feuilles de scrapbooking à motifs aux couleurs hivernales. Un peu de découpage, puis c’est la machine à plastifier de grand-mère qui a été sollicitée. Et voilà, on avait les cartes!
Mais un «simple» jeu de mémoire ne lui suffisait pas: elle voulait aussi augmenter le niveau de difficulté en mettant un temps limite pour chaque tour. Il fallait donc un sablier! On a trouvé des bouteilles… puis on a cherché ce qui pourrait jouer le rôle du sable, puisqu’on n’en avait pas. Craignant que du sel ou du sucre seuls finissent par prendre en pain, on a fouillé dans les armoires pour voir ce qu’on pourrait y mélanger… on a opté pour des brillants: mélangés à du sucre, ils créent une blancheur chatoyante, comme la neige qui brille au soleil. Parfait pour notre thème! Avec une minuterie, on a aussi ajusté la durée d’écoulement du sablier en enlevant du sel pour arriver à 30 secondes piles: on doit se presser de jouer, mais quand même pas trop.
Dernière particularité du jeu: ma grande voulait un dé, pour déterminer qui jouerait le premier. C’est papa qui a trouvé un bout de bois et l’a préparé. Ensuite, on a analysé la conception d’un dé, découvrant que les chiffres opposés devaient toujours donner 7 lorsqu’on les additionnait. Elle s’est donc appliquée à reproduire les points au bon endroit.
On a alors testé le jeu: le dé semblait bien trop peu sollicité pour tout le mal qu’on s’était donné! Ma grande lui a trouvé un nouvel usage: à chaque tour, on commence par jeter le dé et on peut alors tourner autant de cartes qu’indiqué. On associe les paires, puis on observe celles qui restent tant que le temps n’est pas écoulé…
Bien sûr, c’est le joueur qui associe le plus de paires qui gagne.
Le dernier défi, et non le moindre pour ma grande un brin timide: il fallait présenter son projet à la classe. C’est donc ce matin qu’elle a dévoilé Mémo-hiver, et elle a fait ça avec brio! Plusieurs amis ont très hâte à la prochaine période de jeux libres pour essayer d’y jouer avec elle.
Et maintenant, me demanderez-vous? Eh bien… Il faut déjà penser au prochain projet dans lequel elle voudra se lancer!
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Je suis vraiment impressionnée! C’est un énorme projet…
WoW! Complexe, varié et qui fait appel à plein de compétences.
Je souhaite à ta cocotte une belle présentation!
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Magnifique le jeu; mais c’est l’intérêt des parents pour leur enfant qui retient mon attention! Si tous les enfants avaient la chance de vos petites, le système scolaire se portrait mieux. BRAVO à vous!
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Simplement wow. C’est de loin le plus joli jeu de mémoire que j’ai croisé. De loin…
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Pratique, en plus, ce projet qui peut être réutilisé.
Je le montre à Sophie demain !!
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Génial!
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Merveilleux.Il faudrait que toutes les ecoles soient ainsi.
L´education c´est comme un moteur qui pousse l´enfant a aller plus loin, a creer, a mettre en oeuvre ses bonnes idees
pour son propre bien et pour celui de toute la planete. -
J’en pleurerais. Parce que mon Coco, malgré tous nos efforts, n’a pas eu droit à une telle école. Dans notre quartier montréalais d’alors, la seule façon d’avoir une place en école alternative c’était de passer la nuit d’hiver à attendre l’ouverture des portes de Face, en plein centre-ville (pas de chance, les membres de fratrie passent devant… geler pendant des heures n’a servi à rien) ou de tenter notre chance à un école plus proche (erreur de leur côté: ils ont mis la demande du Coco dans la pile des 2e années au lieu de la bonne, et Coco n’a pas eu de place).
(Le résultat, alors que Coco est en 2e secondaire? Mon petit bout d’homme hyper allumé, cultivé et intéressant est en train de couler maths et français parce que l’école typique et ordinaire (une polyvalente à la taille monstrueuse) ne lui convient pas et que l’enseignement magistral ne lui a jamais convenu! Jamais il n’a été allumé par l’école comme ta puce a la chance de l’être déjà!)
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J’arrête pas de repenser à Mémo-hiver! Vous pourrez créer de nouvelles cartes chaque année!
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Vraiment très impressionnant et très inspirant! Félicitations pour ce superbe jeu de mémoire, version améliorée!
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C’est absolument magnifique, cette histoire ! :)
Quand j’ai fréquenté « mon » école alternative pendant 7 ans, les parents devaient aussi beaucoup s’impliquer, mais les projets – on devait en avoir plusieurs en banque chaque mois – se faisaient à l’école. Bon, moi, je me donnais des devoirs :)
Chaque jour j’essaie de me dire que l’école traditionnelle ne rendra pas mon Léonard malheureux et qu’il appréciera le fait que ce soit tout à côté de chez nous… mince consolation. Je te lis et j’enrage qu’il y ait si peu de places et surtout aucun service de transport scolaire… re-snif.
Super contente pour tes puces :)
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Je suis épatée ! Un grand bravo à ta cocotte !
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C’est toute une aventure, cette école. C’est rassurant de voir que l’école publique peut offrir des services emballants. On voit aussi, au travers ce jeu et la créativité de ta fille, votre implication auprès de vos filles depuis longtemps. Des jeux de société en famille, des sorties, l’imagination au pouvoir, tout ça, ça ne tombe pas du ciel. Bravo à tous!
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Heuuu, que dire…G-É-N-I-A-L !!!!
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Tout simple… mais combien formateur! Tu as du « prof » en toi, c’est sûr!
Bravo Martine et Grande cocotte!
Un petit potin du dimanche, peut-être?
http://www.la-mere-est-calme.com/2011/02/quand-dimanche-rime-avec-potinage.html
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Je ne connaissais pas le concept d’école alternative. Ça semble vraiment super. Je sors du système français qui a ses bons et ses moins bons côtés et je me demandais ce qui serait le mieux pour ma poupoune uen fois la garderie finie. Le projet présenté ici est vraiment impressionnant et ça donne envie de l’inscrire dans une école alternative où la créativité est encouragée ainsi que l’épanouissement personnel. Bravo !
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Il y a aussi des écoles régulières où les parents s’impliquent dans la classe également.
C’est le cas dans ma classe, des projets enfant-vedette, aux présentations de métiers, aux après-midi de jeux de sociétés, à la raquette…
J’aime la variante du jeu de Fanny, je vais la proposer aux élèves ou leur proposer d’inventer un jeu… après leur invention de marionnette.
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Qu’il est beau ce jeu…
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Bonjour Martine,
Je vous lis depuis quelques temps déjà et j’adore votre façon de raconter votre vie.
Je me résous à vous laisser un message car je suis intéressée par la pédagogie de l’école que fréquente votre (vos?) fille. Pourriez-vous m’en parler un peu? Quelle est votre avis après quelques années de pratique? Pourriez-vous également m’orienter vers le site internet de cette école pour que je puisse leur poser quelques questions?
Merci!
Céline-
Bonjour Céline,
Je me propose, tôt ou tard, de rédiger un billet pour parler de l’école alternative. Toutefois, je ne souhaite pas le faire à la sauvette dans le cadre d’une réponse sur le blogue: c’est un dossier qui me tient trop à coeur ;-)
Je vais donc prendre le temps de bien faire les choses pour faire le point, quand je le pourrai. Dans l’intervalle, si ce type de pédagogie vous intéresse, je vous réfère au site du RÉPAQ (Réseau des Écoles Publiques Alternatives du Québec) qui vous permettra d’en savoir plus et de vous orienter vers l’école qui dessert votre communauté: http://www.repaq.qc.ca/
Bonne recherche!
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Merci pour votre réponse rapide!
En fait je suis française et je suis particulièrement intéressée par des initiatives telles vous les décrivez.
J’ai donc hâte de lire votre réponse :)
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Commentaires