Le dernier Thomas Fersen, Pièce montée des grands jours, est un pur plaisir à écouter encore et encore (ce que je fais d’ailleurs sans relâche du matin au soir depuis deux semaines).

Je le trouvais d’abord simplement agréable: un bon Fersen pour ses fans, mais sans doute pas l’album initiatique à offrir à qui ne le connaît pas (j’opterais plutôt pour les Ronds de carottes ou le Jour du poisson dans ce cas). D’écoute en écoute, je tombe de plus en plus sous le charme et j’y découvre quelques pièces maîtresses, notamment les Le Chat Botté (racontant l’histoire d’un vendeur de mules en reptiles qui craque pour une une cliente inconnue), Croque (un croque-mort à qui la profession ne coupe pas l’appétit, bien au contraire: il s’est installé un potager au cimetière et lorsqu’il joue sur le double-sens de la bière et de la côtelette, c’est toujours celui de l’estomac qui l’emporte) et la délicieuse Pièce montée des grands jours, un duo avec Marie Trintignant, où un somptueux repas devrait donner un coup de pouce à quelques détenus qui rêvent de fuir la prison:

Dans la purée pas de grumeaux,
Seulement le chalumeau
Dix mètres de corde environ
Dans les dinde aux marrons
Un vilebrequin dans le ragoût
Ça lui donnera du goût
Mais un poil dans la choucroute
Moi franchement ça m’dégoûte.

Ne serait-ce que pour cette pièce montée des grands jours, cet album fera sans aucun doute craquer tous les gourmands mélomanes!