Entendu dans les transports en commun, le téléphone cellulaire d’un monsieur assis derrière sonne.

– Allô?
– …
– Ah oui, c’était bien?
– …
– Pis as-tu baisé?
– …

À ce moment, on entendrait une mouche voler, car tous les passagers du écoutent, en faisant mine de rien, la conversation du monsieur. Plusieurs se disent sans doute, comme moi, qu’ils ont mal entendu.

Le nez plongé dans un bouquin que je lis d’un air faussement attentif, j’écoute la suite, claironnée sans honte aucune par le monsieur:

– Pis as-tu reçu ce que je t’ai envoyé?
– …
– Non, non, pas celle-là, la deuxième. Je t’en ai envoyé deux.
– …
– Es-tu devant ton ordinateur, là? OK, ben prends ton courrier.
– …
– Tu l’as? Elle est pas pire, hein? Mais ça, c’est juste le haut! Scrolle, là, descends, descends plus bas… lààààà!
– …
– Ouais, je l’ai trouvée sur Playboy…

À ce moment, je rigolais franchement. J’avais beau faire comme si c’était un passage de mon livre qui était particulièrement drôle, je doute que quiconque autour ait été dupe. De toute façon, tout le monde autour riait tout autant!