Quand bébé sera-t-il prêt à aller sur le pot? Les experts listent des signes variés, allant de la capacité de marcher jusqu’au petit pot au désir d’indépendance, en passant par la possibilité de suivre des directives simples.

J’ai beau farfouiller sur tous les sites, je ne vois nulle trace de l’indice le plus éloquent qu’il est temps de faire l’apprentissage de la propreté. Je parle ÉVIDEMMENT de l’«Acharnement Quasi-Maladif de l’Enfant à Éliminer toute Mousse de Chaussettes Prise Entre ses Orteils», qu’on peut aussi appeler plus «simplement» l’AQMEÉMCPEO.

Croyez-moi, c’est un signe qui ne trompe pas. Chez nous, la saison de la chasse à la mousse (la «mou», comme elle l’appelle) est ouverte depuis quelques semaines.

L’AQMEÉMCPEO, d’une durée variant de quelques secondes à quinze minutes, prend place plusieurs fois par jour et se déroule comme suit :
1. Bébé fronce les sourcils et s’assoie avec précipitation;
2. Bébé arrache ses chaussettes avec urgence;
3. Bébé écarte systématiquement chaque orteil et élimine avec minutie chaque petite mousse de chaussette;
4. Le nettoyage terminé, bébé cesse son manège d’un air victorieux.

Soulignons que, par hasard, le début de l’AQMEÉMCPEO marque aussi un regain d’intérêt pour le pot, autrefois évité, qui devient un lieu où il semble faire bon s’asseoir (notamment pour enlever la «mou»). Toujours par hasard, l’AQMEÉMCPEO va de paire avec une répulsion soudaine pour les couches mouillées (bébé marchant les jambes écartées, l’air boudeur, à chaque pipi). Et enfin, comme par hasard, la demande fréquente de retirer les chaussettes pour procéder à l’AQMEÉMCPEO concorde avec avec celle de retirer aussi la «cousse» et de rester «dou nu».

Ceux qui préfèrent croire les grands experts allégueront que les vrais indices sont ceux que j’ai listés sous le signe du hasard, et que l’AQMEÉMCPEO n’est qu’une lubie isolée et unique à ma fille. Quel mépris pour mon intuition de mère!

Moi, au deuxième bébé, je m’en tiens à ce que je sais: je vais rester encore plus à l’affût des indices de l’AQMEÉMCPEO. Et puis tiens, je me demande… et si je lui faisais subtilement remarquer la présence de mousse entre ses orteils juste après qu’on ait coupé le cordon ombilical? Peut-être qu’on pourrait carrément se passer des couches! ;-)

Plus sérieusement… Certains se rappelleront sans doute que j’avais déjà parlé ici de la communication des besoins d’élimination; vous pensiez peut-être que la question des couches était réglée chez nous depuis belle lurette. Que non! La communication des besoins a très bien fonctionné pour nous d’environ 5-6 mois jusqu’à ce qu’elle se mette à marcher, à 11 mois. Trop occupée à explorer le monde, elle alors complètement cessé de signaler ses envies et refusé le petit pot. Ne voulant pas la brusquer, on n’a pas insisté et on a mis tout ça de côté.

Tout récemment, elle a commencé à s’asseoir d’elle-même sur le pot. Un soir, elle a demandé à rester «dou nue», et a fait un pipi dans le pot. Le lendemain, même manège. Le surlendemain (et chaque jour depuis), elle a passé la journée fesses nues et a fait tous ses besoins dans le pot, sans intervention ni supervision de notre part ni «accidents» (sauf si on lui met une couche ou une culotte: elle ne sait pas la descendre et ne vient pas nous signaler son envie).

On m’avait déjà dit que l’apprentissage de la propreté pouvait aller très vite quand bébé était «prêt», mais le fait que tout arrive du jour au lendemain m’incite quand même à faire un lien avec la communication des besoins. C’est comme si elle avait repris un an plus tard le processus où elle l’avait abandonné à 11 mois!