Les vivaces sont reconnues pour être des plantes faciles, mais comme en toutes choses, il y a des exceptions à la règle. La pivoine en est une. Pleine de majesté, cette vivace est aussi pleine de caprices: elle exige conditions et attentions bien particulières pour se montrer sous son meilleur jour…

Ainsi, à notre arrivée sur ce terrain il y a cinq ans, j’ai pu apprécier la beauté de deux énormes plants de pivoines bien établis et heureux de leur emplacement. Toutefois, un troisième plant a refusé de fleurir. Nous avions des travaux de jardinage par-dessus la tête, et je ne m’en suis pas fait outre mesure (voire même pas pantoute…)

Un an plus tard, même scénario: les deux plants qui avaient fleuri l’année précédente ont offert une floraison encore plus impressionnante (ils semblaient apprécier que j’aie fait pénétrer de la poudre d’os à la base de leur racine), mais le troisième est resté tristement vert. Comme il avait, lui aussi, été chouchouté et traité à la poudre d’os, j’en ai conclus que c’était son emplacement qui ne lui convenait pas.

«La pivoine n’aime pas être transplantée», m’a rappelé ma mère. Bien sûr, mais entre une pivoine qui ne fleurit jamais, et une pivoine qui pourrait mettre des années à fleurir, j’ai décidé de choisir le moindre des deux maux.

Je ne sais plus exactement si la transplantation a eu lieu il y a deux ou trois ans. Mais je sais que ça m’a paru long, au point que j’ai brièvement songé à zigouiller le plant l’été dernier après qu’il eut encore et toujours refusé de fleurir. Si je ne l’ai pas fait, c’est probablement juste parce que la maternité m’occupait trop pour jardiner… et c’est tant mieux, car voici la surprise qui m’attendait ce matin:

On ne le redira jamais assez: la patience est la plus belle vertu du jardinier.