L’une des activités de prédilection au chalet consiste à attendre. Attendre encore. Et encore. Assis dans le bateau, nous attendons qu’un achigan à petite bouche tâte la ligne qu’on lui tend en «trollant» de par le lac.

Il arrive qu’on se lasse d’attendre et qu’on se décide à troquer les rapalas à «troller» pour ceux à «caster» (je me doute bien que la grande rousse ne me pardonnera pas de recourir à ces termes anglais alors qu’il existe des équivalents dans la langue de Molière… mais parler dans un étrange langage amalgamant des termes empruntés ici et là, avec des intonations à la Noum — rappelez-vous l’Ombre de l’épervier — tout ceci fait partie de l’ambiance du chalet!) La journée peut alors s’étirer encore et encore, chaque lancer laissant espérer la prochaine prise. On en oublie même l’heure des repas.

Ne sachant jamais ce que chaque jour nous réserve, autant avoir des réserves et bien se sustenter dès le matin avec un généreux petit déjeuner. Voici donc une recette de pain doré essentiellement composée de pain (évidemment), d’œufs, de crème et de sucre, qui saura rassasier l’amateur de pêche!

Ingrédients (pour deux personnes)
· 3 œufs
· 80-100 ml de crème 35%
· 5 c. à table de sucre
· 1 c. à table de beurre
· 4 tranches de pain
· Cannelle
· Muscade
· Petits fruits
· Sirop d’érable

Préparation

· Battez les œufs avec la crème, ajoutez le sucre et mélangez bien;
· Pré-chauffez une poêle à feu moyen-élevé et faites-y fondre le beurre;
· Imbibez deux tranches de pain dans le mélange, déposez-les dans la poêle beurrée et saupoudrez de cannelle et de muscade;
· Pendant la cuisson du premier côté, saupoudrez le second de cannelle et de muscade;
· Lorsque le premier côté est bien doré, tournez et laissez cuire du second;
· Réservez les deux premières tranches et faites dorer les secondes suivant la même procédure (sans ajouter de beurre, c’est déjà bien assez gras ;-))
· Déposez dans de grandes assiettes en décorant de petits fuits et d’une généreuse portion de sirop d’érable.

Avec tout ça, comment fut la pêche? Miraculeuse. Mais à ma grande honte, elle ne le fut pas du tout pour les pêcheurs qui s’étaient sustentés au pain doré, mais plutôt pour Pascale qui, à sa toute première sortie de pêche, a ramené coup sur coup une perchaude et un brochet. Matthieu, après des années à taquiner l’achigan sans succès, a enfin ramené lui aussi un brochet.

Peut-être eut-il plutôt fallu être affamé pour bien pêcher?